La province du Sud-Kivu se situe à l’est de la République, le long du lac Kivu, la rivière Ruzizi et une portion du lac Tanganyika.
Elle partage ses frontières avec les provinces du Nord-Kivu, du Maniema et du Katanga, ainsi qu’avec trois pays: la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda. Sa superficie est de 64 719 kilomètres carrés tandis qu’on estime sa population actuelle à 4 861 222 en 2007.

L’économie du Sud-Kivu est fondée essentiellement sur une agriculture, utilisant des méthodes traditionnelles. Les populations
cultivent le manioc, la banane, la pomme de terre, la patate douce, le haricot, le riz et le paddy, etc.

Les populations pratiquent aussi l’élevage et la pêche. Cependant, la plupart de ces activités ont subi une forte régression sur le
plan de la productivité à cause surtout de l’usure, de la déplétion et l’épuisement des sols sur cultivés, l’insécurité permanente et les guerres récurrentes, la montée de la densité, l’absence de renouvellement des intrants et les méthodes d’accès à la propriété de la terre. Le Sud-Kivu est à la fois une province pauvre, post conflit, mais en voie de pacification.

Actuellement, le Sud Kivu a peu d’industries. La BRALIMA et la PHARMAKINA y occupent une place de choix. Cependant, son sous sol regorge de minerais d’importance stratégique et économique tels que l’or, la cassitérite, le coltan et le wolfram, le tout
cependant exploité de manière artisanale ou clandestine, ce qui a donné naissance à une classe de nouveaux riches et explique la
poussée de constructions nouvelles et défiantes dans la ville de Bukavu.

L’activité minière s’exerce particulièrement dans les contrées où persiste encore l’insécurité à cause de la présence des Interahamwe et d’autres sortes de milices. Les poches d’insécurité sont encore perceptibles dans plusieurs endroits tels que Mwenga, Shabunda, Kalehe et même Walungu.

L’analyse contextuelle, faite par l’homme de la rue, présente la province du Sud-Kivu de la manière suivante : province post conflit, post électoral, éloignée et désarticulée, qui a voté massivement pour un seul parti, donc qui a mis tous ses oeufs dans un seul panier, sans parti politique local à encrage national et qui ploie sous le poids d’une éducation chrétienne qui place l’étique et la dignité humaine au dessus de toute chose mais dont la population ploie paradoxalement dans la misère. La pauvreté des populations et la guerre ont donné naissance à de nouveaux conquérants, les pourvoyeurs de l’aide humanitaire, qui sont devenus les véritables maîtres du pouvoir tels que notamment le PNUD, CARITAS, ACDI, etc. C’est une province où la contribution des élites intellectuelles se fait peu sentir, la plupart évoluant à longue distance et n’ayant rien à redistribuer ni sur
le plan social, ni sur le plan des industries, au moment où la terre s’appauvrit et ne produit plus suffisamment, où la vache et le petit élevage deviennent aussi rares et où sévit la malnutrition endémique dans certaines de ses contrées.

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