Après une guerre particulièrement meurtrière et destructrice, nous avons obtenu en 2002, au prix de douloureux renoncements et de lourds sacrifices, un début de paix et de réunification du pays. Il fallait, nous semble-t-il, imaginer,  dès cet instant, des mécanismes appropriés pour ne pas rater la réconciliation nationale.

Car, en effet, la réconciliation nationale dont il était question à cette époque se situait à au moins trois niveaux, à savoir : primo entre les belligérants ; secundo, entre ceux-ci et le reste de la classe politique ; tertio, enfin, entre la classe politique et le peuple. Si, malgré quelques difficultés de parcours, la réconciliation au sommet (c’est-à-dire entre dirigeants et/ou belligérants d’hier et d’aujourd’hui) semble avoir été réalisée (probablement, sur le dos du peuple !), on ne peut en dire autant en ce qui concerne le sommet et la base, les gouvernants et les gouvernés.

Or, c’est cette réconciliation-là (entre le sommet et la base) qui est d’une importance capitale pour nous parce qu’il s’agirait enfin là d’une réconciliation en profondeur, une réconciliation qui reposerait désormais sur un nouveau type de rapports entre un patron (qui s’ignorait) qu’est le peuple et un serviteur (devenu patron par la force des choses !) qu’est le gouvernant.

Un tel basculement du rapport des forces ne serait possible, à nos yeux, que si, le peuple arrivait à placer, à chaque échelon de gouvernance, les meilleurs de ses fils et filles pour le servir. La recherche permanente de l’excellence dans la gouvernance globale conduirait nécessairement à cet indispensable partage des rôles prôné par le célèbre futurologue Alvin TOFFLER dans « Les nouveaux pouvoirs »  (Fayard, Paris, 1991).

D’après cet auteur en effet, le travail citoyen au niveau d’un pays devrait désormais être réparti entre trois catégories de gouvernés : les « Localistes » (ou ceux qui, compte tenu de leur conscience politique du moment, ne pourraient donner le meilleur de leur citoyenneté qu’au niveau local), les « Provincialistes » (ou ceux qui ne peuvent être performants que jusqu’au niveau de la Province ou de l’Etat fédéré) et les  « Nationalistes » (ou ceux dont la bonne prestation est garantie jusqu’au niveau national). Il va même jusqu’à prévoir la place des « Continentalistes » et des « Mondialistes ».

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