Au moment où le Président du Comité Directeur ADIB National totalise 4 années en prison,  les membres au Sud-Kivu ont commémoré les 21 ans de la création de cette association qui regroupe toutes les personnes du monde qui aiment le Kivu et qui sont prêts à en défendre ses intérêts.

Le Comité Directeur ADIB Provincial a organisé les activités festives dans la ville de Bukavu ce samedi 19 et dimanche 20 novembre 2016 qui ont été programmées ainsi :

  1. Les membres ont marchés partant du siège provisoire de l’ADIB au Café Pretoria jusqu’à l’hôpital Général de Référence de Bukavu pour un don de sang. Ensuite ils ont visités les personnes détenues à la prison centrale de Bukavu ce samedi 19 novembre.
  2. Un match de football était au menu des activités à organiser ce même samedi au terrain de Funu dans les après-midi, mais une forte pluie à rendu le terrain inutilisable. ( parti remise).
  3. Une messe d’action de grâce à été organisée ce dimanche la paroisse Saint François-Xavier de Kadutu, au 3ème culte du Jour.
  4. Une conférence débat sur la relance des activités de l’association après 4 ans de relâchement a également été organisée dans la salle Malkia wa Amani à Bukavu. Avant de terminer son discours de circonstance, la Maman Présidente du Comité Directeur Provincial a demandé à l’Assemblée d’observer une minute de pensée pieuse implorant au Bon Dieu la libération et le retour au bercail de l’Homme de Bukavu afin de poursuivre son œuvre salvatrice de réconciliation inter-communautaire interrompue par les ennemis du peuple au Sud-Kivu et de la paix en RDC.
    Marche pour le 21 ans de l'ADIB
    Arrivée des membres donneurs de sang à l’hôpital général de référence de Bukavu.
    Les membres ADIB RDC
    Les membres attendent tour à tour pour le don de sang à l’HGR de Bukavu

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Il est parmi les fondateurs et initiateur, en 1995, de l’Association pour la Défense des Intérêts du Kivu-Bukavu, ADIB en sigle.

Le vocable Bukavu reflète ici beaucoup plus un état d’esprit que les limites géographiques d’une ville. Il s’agit d’un cadre de réflexion où le développement de notre pays à partir des valeurs et intérêts propres de la ville de Bukavu.

Le cosmopolitisme, qui a caractérisé cette ville depuis plusieurs générations, a été choisi comme valeur cardinale à restaurer par cette association.
Secrétaire général de l’association, Gustave Bagayamukwe, est vite devenu le maître d’oeuvre du groupe, qu’il a porté sous les rampes de l’actualité, la hissant au rang de l’organisation la plus respectée, la plus représentative et la plus sérieuse de la diaspora sud-kivutienne principalement à Kinshasa. Son secret tient en peu de mots : le respect scrupuleux des textes régissant l’association.

Ceux-ci exigent une absolue neutralité envers tous les courants politiques, ainsi qu’une totale impartialité entre toutes les origines ethno-culturelles. Le charisme personnel et l’engagement de Gustave Bagayamukwe ont fait le reste. Sévère sur le respect des principes, rigoureux au travail, aimable socialement, ce quinqua élégant plutôt BCBG nous a accordé un
entretien, afin de faire le bilan.

C’est à l’issue du désormais historique séminaire-atelier de la mi-avril sur la gouvernance au Sud-Kivu, que l’assemblée générale lui a confiée les charges de président du comité directeur de l’Observatoire ADIB. Depuis la
tenue de ce séminaire-atelier jusqu’à l’élecion du nouveau gouverneur du Sud-Kivu, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ce qui en ajoute à l’intérêt de l’interview. Chocking !

Pour certains observateurs, vous faites carrément la guerre contre l’AMP en voulant soulever le
peuple contre le pouvoir ?

Les gens qui colportent ce genre de propos ne connaissent pas l’ADIB, et ne nous fréquentent pas. ADIB est absolument apolitique, et elle se concentre sur l’idéal de développement de l’ensemble du territoire national partant des valeurs positives identifiées spécialement au Kivu. Vis-à-vis du pouvoir actuel comme de tous les autres qui ont précédé et qui suivront, ADIB a apporté, apporte et apportera son concours de la manière la plus positive qui soit dans les limites de ce que la loi autorise. Nous n’imaginons pas du tout une organisation qui se réclame défenderesse des droits et intérêts d’une communauté et qui serait hors la loi. Qui se dit patriote et respectueux de la loi sous entend le respect du pouvoir établi et surtout le pouvoir actuel qui est
l’émanation de la participation très significative des filles et fils du Sud-Kivu.

D’où viennent les ressources de l’ADIB, et les moyens qui vous permettent d’organiser toutes ces activités, notamment le séminaire-atelier sur la gouvernance et toutes les parutions de vos conclusions dans les médias ? Tout le monde sait qu’il faut beaucoup de moyens pour cela.

Et bien, les ressources de l’ADIB proviennent essentiellement des cotisations des membres et des dons ponctuels que nous recevons des personnes de bonne volonté. L’organisation du séminaire-atelier du 16 et 17 avril 2010 a été financé totalement par nous même avec le concours de Son Excellence Monsieur le Ministre du Budget Jean-Baptiste NTAHWA et l’Honorable BAHATI LUKWEBO. C’est encore ici l’occasion de les remercier solennellement au nom de notre association. Aussi, depuis quelques temps, mue par le souci de mieux vulgariser notre culture et nos traditions, ADIB fait la promotion des artistes musiciens et valorise leurs oeuvres. Nous avons aussi créé une coopérative d’épargne et de crédit, la COOPEC-Bukavu, pour mieux encadrer nos ressources, mais aussi, et surtout, participer concrètement au développement de notre pays.

Vos activités au sein de l’ADIB ne sont-elles pas incompatibles avec votre qualité de cadre de direction à la Banque Centrale du Congo ? 

Pas du tout. Le statut des agents de l’Etat est clair à ce sujet et n’interdit à personne de participer aux activités d’une ASBL. Je  dois encore préciser que ADIB n’est pas un parti politique et encore moins un autre employeur pour moi. Par contre, je dois
confirmer que dans mes fonctions à la BCC, je crois mieux servir ma communauté et mon pays au regard de mes aptitudes et des projets d’envergure internationale que je rêve réaliser.

Monsieur Gustave BAGAYAMUKWE, vous êtes donc Secrétaire Général au Comité Directeur de l’ADIB et en même temps Président du Comité Directeur de l’Observatoire ADIB. N’est-ce pas trop lourd pour une personne ?

Ma qualité actuelle de Président du Comité Directeur de l’OBSERVATOIRE de notre assciation n’ajoute rien du tout en termes d’occupation aux charges que j’assume depuis 1995 en tant que Secrétaire Général. L’assemblée générale réunie à l’occasion du séminaire-atelier a recommandé et mis en place, tout simplement, un corps spécialisé au sein de l’association qui est chargé de vulgariser ses recommandations et de veiller à leur application. En ce qui me concerne, le travail que je fais d’habitude sera probablement plus efficace grâce à l’équipe experte appelée désormais à nous accompagner au quotidien.

Interview recueillie par Belhar MBUYI en Mai 2010

L’ADIB a réalisé plusieurs actions visant, essentiellement, à interpeller les gouvernants, les ONG nationales et internationales sur le sort des populations du Sud-Kivu face aux risques permanents de calamités naturelles liés à la configuration même du milieu géographique particulier du Sud-Kivu et des Grands lacs. La ville de Bukavu a été construite sur une faille tectonique qui a amené le colonisateur à créer le Centre de recherche scientifique de Bukavu. Dans ce cadre, l’ADIB a eu à organiser un séminaire scientifique à la suite du séisme du 14 février 2008. A cette occasion, il a été recommandé, entre autres: faire parvenir leur aide rapidement et directement aux personnes nécessiteuses.

  • le comportement à adopter par les populations en cas de calamités ;
  • la réhabilitation de l’IRSAC Lwiro comme centre d’observatoire de ces calamités ;
  • l’interpellation des organismes internationaux présents en RDC sur les voies et moyens de ADIB a organisé le séminaire dont les conclusions sont reprises dans ce magazine pour, encore une fois,  manifester sa solidarité avec les populations face à ce blocage du développement de la province qu’est l’instabilité politique.
  • Rappelant les effets du lac Nyos du Cameroun, l’interpellation du gouvernement pour l’exploitation du gaz méthane en tant que source d’énergie par excellence, mais aussi à cause du danger que représente la concentration du gaz carbonique dû à sa non exploitation.

Après l’approbation et l’adoption en plénière de ces conclusions et recommandations du séminaire atelier par les participants, il a été procédé à sa clôture solennelle par Son Excellence le Ministre du Budget et membre honoraire de l’ADIB.

Auparavant, le Secrétaire Général de l’ADIB a pris la parole pour remercier tous ceux qui ont contribué à l’organisation et à la réussite de ce séminaire atelier sur la problématique de la gouvernance au Sud Kivu, dont notamment les différents intervenants, les participants, le comité d’organisation, les contributeurs financiers, la population du Sud Kivu et de toute la République pour son attention particulière au déroulement de cet atelier, etc.

Au nom de l’ADIB, tout en comptant sur l’apport de toute personne intéressée et concernée par la bonne gouvernance au Sud Kivu, il s’est engagé à tout faire pour mettre en oeuvre les différentes recommandations de ce séminaire atelier.

Ainsi fait à Kinshasa, le 17 avril 2010