Avec une infrastructure éducative en dessous de la norme, du double point de vue de la qualité et de la quantité, les jeunes ne peuvent même pas compter sur la pratique du sport pour s’épanouir car, là encore, les équipements appropriés font cruellement défaut. Ne parlons pas de ces mouvements de jeunesse (Scout, Guide, Xaveri, Joc, etc..) qui, à une certaine époque, ont encadré avec succès la jeunesse congolaise et qui, aujourd’hui, tentent de renaître de leurs cendres. Peut-on, avec un tel constat, oser encore nier la marginalisation de la jeunesse dans notre société ?

Par la démocratie participative, nous voulons restituer à la jeunesse (80% de la population a moins de 35 ans !) sa véritable place. L’extrême jeunesse de notre population éclate au grand jour à travers ce seul chiffre : environ 54% ont moins de 18 ans, soit l’âge minimum requis pour acquérir le droit de vote. Tout le monde semble d’avis aujourd’hui que l’extrême jeunesse des sociétés africaines mérite d’être traduite dans la réalité politique.  Des initiatives sont prises ici et là pour « donner la parole  » aux plus jeunes d’entre les jeunes. Des « Parlements des Enfants » se mettent en place.

Certaines manifestations organisées ici et là par les adolescents rappellent aux adultes qu’ils n’ont pas le monopole de la conscience politique. Avec la démocratie participative – qui consiste à structurer par étages (local, provincial et national) la vie politique – il deviendra d’autant plus facile d’imaginer l’insertion des plus jeunes dans la vie politique … locale et provinciale. Les juristes, quant à eux, n’auront qu’à adapter notre législation à cette nouvelle situation certes originale. Mais, ne sommes-nous pas nous-mêmes, à maints égards, plutôt … « hors normes » ?

Ce n’est pas tellement sur les « 35-65… 80 ans » qu’il faudra compter pour engager le Congo sur la voie de profondes réformes politiques, sociales et institutionnelles auxquelles il doit se soumettre mais surtout sur les « 14-35 ans », c’est-à-dire ceux-là mêmes qui ont encore leur avenir devant (et non derrière) eux !

Le premier à prôner l’émancipation de la femme congolaise fut … le Général-Président Mobutu. Celui-là même qui, en réalité, ne fit rien d’autre que réduire cette dernière à sa plus simple expression. Sous la deuxième République en effet, des femmes parvinrent à occuper des fonctions éminentes dans la hiérarchie politique de ce pays sans que l’on ne sache pas toujours sur quels critères telle femme avait été choisie par le « Guide » plutôt que telle autre.

Certes, nommer au poste de Ministre et même de Ministre d’Etat la première femme diplômée d’Université de ce pays fut perçu en son temps comme un signal fort en direction de la femme congolaise. Mais la suite ouvrit les yeux aux uns et aux autres – particulièrement aux principales concernées – sur les véritables motivations du Président Mobutu.

Par la démocratie participative, nous voulons rendre effective l’émancipation de la femme. L’émancipation dont il s’agit ici est en fait une « émancipation qualitative », soucieuse avant tout de garantir, dans les faits, des chances égales entre hommes et femmes (garçons et filles) en matière d’éducation et/ou de formation. Car, à nos yeux, le principal ennemi de la femme dans la noble lutte qu’elle doit mener contre l’inégalité basée sur le sexe n’est ni l’homme, ni la femme. Son principal ennemi c’est … l’ignorance ou plutôt l’exploitation politicienne qui en est faite. 

Avec le système de quota, les revendications qui ont cours aujourd’hui dans le cadre du « Gender » donnent l’air de ne pas mettre suffisamment d’accent sur l’aspect qualitatif du problème. La démocratie participative permettrait de valoriser encore davantage la femme parce que, tout en lui assurant des chances égales en matière d’éducation et/ou de formation, elle offrira des possibilités illimitées à toutes les femmes qui le méritent.

En attendant, il va falloir imaginer une formule inédite, un mécanisme spécial, une sorte de « discrimination positive » pour donner l’occasion aux plus brillantes des femmes Congolaises de briller de leurs mille feux ! Il faut instituer des critères spécifiques mais rigoureux pour faire émerger les meilleures d’entre les femmes à chaque échelon de gouvernance.

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Avec la démocratie participative et la division du travail qu’elle implique, le développement cesse d’être une sorte de fantasme pour devenir une réalité palpable car, son premier mérite est d’imposer une discipline de fer dans la gestion des ressources publiques nationales. Or, pour un pays doté d’immenses potentialités, rien de tel qu’une discipline de fer dans la gestion des finances publiques pour exercer un attrait quasi irrésistible sur des capitaux extérieurs, publics et privés.

Au plan interne, la démocratie participative opérera donc au moins à deux niveaux : d’abord, faire en sorte que chaque sou dû à l’Etat tombe effectivement dans les caisses de ce dernier et n’en sorte que pour régler ses vraies créances ; ensuite, rendre politiquement infamant et socialement déshonorant la corruption et le détournement des deniers publics.

Au plan externe, la gestion orthodoxe induite par la démocratie participative permettra à notre pays de mériter à nouveau une aide publique à la fois plus consistante et de « meilleure » qualité. Le signal sera tellement fort que les opinions publiques des pays donateurs se mettront à considérer de nouveau cette aide comme un noble devoir de solidarité certes, mais aussi et surtout comme un très bon placement. La solution à l’épineux problème d’immigration clandestine en Occident, pour ne prendre que ce cas, est peut-être ici dans la mesure où la perspective d’un nouvel Eldorado à domicile provoquera un retour massif de tous ces Africains aujourd’hui en « divagation » !

Ainsi, avec une discipline de fer au plan interne – et sans que nous y laissions notre âme, notre dignité et notre souveraineté – le Congo arrivera à mobiliser annuellement – au titre des ressources propres et de l’aide publique au développement – au moins 10 milliards de dollars US pour financer un vaste programme de mise en place progressive des infrastructures et de modernisation de l’appareil étatique.

C’est la perspective d’une mise en valeur programmée et ordonnée du territoire national qui libérera, par anticipation, de multiples initiatives d’investissements dans le secteur privé. La capacité de répondre très rapidement et positivement aux attentes des hommes d’affaires rendra notre pays au moins aussi attractif que les fameux Dragons d’Asie (que sont : Hong Kong, Singapour, Taiwan et la Corée du Sud). Un minimum de cinq milliards de $US de capitaux privés extérieurs pourront ainsi atterrir chaque année sur notre territoire.

La voilà la masse critique pour faire décoller durablement l’économie du Congo : au moins 10 milliards de $US chaque année au titre des ressources publiques et au moins cinq milliards de $US au titre d’investissements privés extérieurs.

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Dans une société congolaise en crise généralisée, peu de gens se rendent compte de la crise qui affecte également « sa » Société Civile. Et pourtant, la crise au sein de la société civile de notre pays est bel et bien là. La dernière mise en place du bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante – organe qui, par vocation, est du ressort de la Société Civile – est venue confirmer le peu de crédit dont jouissent aujourd’hui les structures formelles censées représenter cette composante essentielle de la société congolaise. Cette Société Civile sans laquelle la démocratie congolaise ne survivra pas doit être véhémente voire maximaliste dans ses revendications, « professionnelle » dans ses plaidoyers ou ses argumentations et efficace dans ses actions de lobbying.

Voilà pourquoi, en vue de contribuer à la naissance de cette Société Civile « new look », nous faisons nôtre la recommandation formulée le 15 juin 2005 par l’embryon de cette dernière demandant la création, à tous les échelons de gouvernance (local, communal, urbain, provincial et national) d’une structure non gouvernementale de contrôle, de plaidoyer et de lobbying dénommée « Parlement Citoyen ». Véritable « Centre d’excellence », cette structure tout à fait inédite sera composée d’hommes et de femmes qui, en vue de mettre fin à la médiocrité institutionnalisée, à la mauvaise gestion généralisée, à l’injustice et à l’arbitraire dans notre pays, accepteront de consacrer bénévolement (comme certains le font déjà) une partie de leur temps au triomphe de cet idéal.

Destiné à accompagner, à structurer, à systématiser et à opérationnaliser les actions des gouvernés à chaque échelon de gouvernance, le « Parlement Citoyen » jouera l’important rôle d’écoute et de surveillance, de plaidoyer et de lobbying au bénéfice des faibles et des victimes de l’arbitraire, des marginaux et des défavorisés, soit… 99% des Congolais.

Qu’il soit local, urbain, provincial ou national, le « Parlement Citoyen » comptera en son sein autant de « sous-commissions » qu’il y aura des Services ou Ministères soumis à son monitoring, à son contrôle ou à son observation.

Prenant appui sur les Princes de l’Eglise, les Pasteurs, les Imams, les Chefs Coutumiers, les Médecins, les Avocats, les Ingénieurs, les Cadres et Agents dans le secteur privé comme dans le secteur public, les Chefs d’entreprise, les Commerçants et autres Opérateurs économiques, les Opérateurs culturels (musiciens, griots, conteurs…), les professionnels des médias, les animateurs sociaux, les leaders des jeunes, les leaders des associations féminines, les leaders des étudiants, les fonctionnaires actifs et retraités, les leaders syndicaux, les enseignants, les chercheurs…, cette structure rassemblera 50 personnalités de premier plan à l’échelon local ou communal, 100 au niveau d’une ville, 200 à l’échelle provinciale et 300 au niveau national.

En somme, le « Parlement Citoyen » est un niveau supplémentaire de contrôle et de pression pour pousser les nouveaux gouvernants du nouveau Congo à ne jamais cesser d’observer le maximum de rigueur et de discipline morale.

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Lorsque les forces de l’AFDL pénètrent dans Kinshasa, le 17 mai 1997, la « démocratisation version Mobutu » a, au cours d’une « interminable » transition aux contours mal définis, engendré plus de quatre cents (400 !) partis politiques. La quasi-totalité d’entre-eux n’ont ni véritable programme de gouvernement, ni projet de société, ni option idéologique claire. Pour ceux qui prétendent en avoir, il s’agit en réalité d’un chapelet de vœux pieux, une sorte d’attrape-tout destiné avant tout à « accrocher » les naïfs.

En 2011 – soit quatorze ans plus tard, quatorze ans ponctués d’une horrible guerre qui a failli faire disparaître notre pays de la carte – la situation est qualitativement la même : toujours une multitude de partis politiques sans vision, sans projet sérieux et sans spécificité nette au plan idéologique.

Historiquement, les partis politiques de par le monde sont nés pour porter chacun une idéologie bien définie. Le libéralisme, le socialisme, le capitalisme, le communisme, la social-démocratie, le socialisme chrétien, l’écologisme, le nationalisme, le fascisme … ont été créés pour jouer ce rôle. Certains sont arrivés à prendre seuls le pouvoir et à l’exercer durablement. D’autres ont été obligés de former des coalitions pour participer à l’exercice du pouvoir. D’autres encore ne sont jamais arrivés aux commandes mais ont réussi à influencer de l’extérieur les différents régimes qui se sont succédés dans le pays.

Aujourd’hui, il est question d’organiser l’espace politique congolais de manière à faire disparaître la médiocrité et la complaisance qui y ont élu domicile. Comment s’y prendre ? Dans ce monde d’après-guerre froide, tous les Etats démocratiques sont pour ainsi dire gouvernés au Centre. Mais, comme l’alternance au pouvoir est la vertu cardinale en démocratie, on se retrouve en face de deux grandes familles politiques qui alternent aux commandes de l’Etat : le Centre-droit et le Centre-gauche.

Ainsi, aux Etats-Unis d’Amérique, le Parti Républicain est du Centre-droit tandis que le Parti Démocrate est du Centre-gauche. En France, c’est la coalition UMP-Nouveau Centre qui est du Centre-droit et la coalition PS-PC-Verts, du Centre-gauche. En Grande Bretagne, c’est le Parti Conservateur qui (avec ou sans le Parti Libéral) est du Centre-droit tandis que le Parti Travailliste est du Centre-gauche ; en Allemagne, c’est, en gros, la CDU (au Centre-droit) et le SPD (au Centre-gauche). La même situation s’observe en Italie, en Belgique, en Espagne, en Autriche, au Portugal, au Canada, au Japon, en Inde, etc.

Et en Afrique ? Rien de tel ! Sans doute estimons-nous, là encore, avoir des « spécificités » à faire valoir ? La vérité est que, même ici, nous ne devons pas chercher à « réinventer la roue » ! Comme partout ailleurs, notre espace politique doit être cerné en fonction des idéologies en présence à ce jour dans les Etats qui se veulent démocratiques. Seuls ceux des partis politiques qui, par rapport aux idéologies connues, auraient de réelles spécificités à faire valoir viendraient s’ajouter sur cette liste – à notre avis – nécessairement courte. L’indispensable financement par l’Etat du fonctionnement des partis politiques – non à l’arrivée mais à la naissance de ces derniers – ne peut devenir en effet possible que s’ils sont tout au plus une dizaine et non … plusieurs centaines !

Avec la démocratie participative, l’exercice deviendra plus aisé parce que ce sont les citoyens eux-mêmes qui exigeront cette clarification idéologique préalable avant d’adhérer à tel ou tel parti.

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  1. Démocrates jusqu’à la moelle des os :, nous nous opposons avec fermeté à cette vraie-fausse démocratie qui s’installe un peu partout en Afrique principalement sous deux variantes : d’un côté, une sorte de dictature « démocratisée » (présente dans la majorité des Etats africains) qui s’emploie à couvrir d’une mince couche de « vernis démocratique » des régimes fondamentalement dictatoriaux ; de l’autre, des « démocraties de façade » dont le seul mérite est de réussir parfois à évacuer de la scène politique, des têtes restées à l’affiche pendant dix, vingt voire trente ans, tout en laissant parfaitement intacts les grands maux (tribalisme, népotisme, corruption et mégestion généralisées, infantilisme politique, « non développement », violations massives des droits et des libertés …) dont nos pays et nos populations n’ont jamais cessé de souffrir.
  2. Démocrates conscients des réalités sur le terrain, nous prônons une démocratie de proximité, une démocratie qui, afin de garantir la participation effective de chaque citoyen, tient dûment compte des capacités réelles de celui-ci, lui offrant ainsi,  en toutes circonstances, la possibilité de donner le meilleur de sa … citoyenneté. Basée sur une sorte de division scientifique du travail, cette démocratie de proximité permettrait du même coup de protéger les compatriotes les moins avisés contre les discours populistes, démagogiques et souvent mensongers, en ne sollicitant leur participation, sous une forme ou une autre, que là où ils pourraient effectivement s’exprimer et agir de façon responsable.
  3. Démocrates exigeants, nous nous référons constamment à l’excellence et au mérite, non seulement dans le chef de celui ou celle à qui est confié, pour un temps, le destin du pays, de la province, de la ville, de la commune, de la collectivité … mais aussi dans le chef de celui-là même qui, à travers le vote, donne ou retire le pouvoir de gouverner, à savoir : LE CITOYEN.

Si nous voulons construire un Etat à part entière sur les cendres du Quasi-Etat actuel, si nous voulons bâtir une vraie démocratie participative en lieu et place de la ‘’ vraie-fausse ’’ démocratisation en cours, si nous voulons empêcher la reproduction de l’oligarchie compradore née sous MOBUTU et poser ainsi les bases d’une véritable République Démocratique au cœur de l’Afrique … bref, si nous voulons supprimer la cause des coups d’Etat, des rébellions, des sécessions, des guerres civiles…, nous devons radicalement changer notre conception du pouvoir d’Etat en prenant désormais comme fondement la participation effective du citoyen – pris individuellement – à l’exercice du pouvoir 

Notre ambition est donc de  mobiliser à la base toutes les énergies qui partagent avec nous cette vision des choses. Nous sommes en effet convaincus que seule une forte mobilisation, à la base, des élites encore … « saines » peut secréter dans la durée un leadership réellement soucieux d’entreprendre les profondes réformes qui s’imposent afin que, de la base au sommet de l’Etat, une véritable démocratie de développement

  • Cette démocratie qui placerait enfin l’accent sur le citoyen en tant qu’individu, en tant qu’acteur autonome et, de ce fait, agent de son propre développements’installe au cœur de l’Afrique avant de gagner le reste du continent.

 En somme, d’après nous, la démocratie participative est le fruit d’un véritable management non pas, comme c’est le cas jusqu’ici, à l’échelle d’une Entreprise, d’un service public ou d’une organisation particulière mais plutôt et pour la première fois, à l’échelle de tout un pays, une Nation, un Etat. En d’autres termes, le management des Citoyens est la porte qui ouvre sur la démocratie participative.