Chers frères et sœurs,

Il y a exactement un mois qu’il vous avait plu de nous engager dans la compétition démocratique visant à gagner le poste de Gouverneur de notre Province tout en étant bien informé de notre situation de détenu spécial que nous sommes.

A l’occasion de notre élimination au premier tour de cette compétition, nous devons vous dire tout simplement : merci pour cette complicité renouvelée et cette grande marque de confiance et d’attachement aux valeurs cardinales que nous incarnons et que nous défendrons toujours pour les intérêts de notre province.

Nous devons vous assurer que votre objectif politique a été atteint, car cette candidature populaire nous a permis de comprendre de nos institutions, que tout en nous gardant en détention, elles nous reconnaissent en même temps le droit de jouir de nos droits civils et politiques. Nous en sommes très fier.

Il nous reste à encourager nos représentants, députés provinciaux, à aller jusqu’au bout de la logique pour un vote réellement utile pour le grand bien de toute notre population du Sud-Kivu.

Nous promettons d’ores et déjà, au gagnant du second tour, toute notre disponibilité à l’accompagner conformément à notre discours programme qui reste celui que plus de 350 élites intellectuelles du Sud-Kivu avaient proposé à l’issue du séminaire-atelier de Kinshasa en avril 2010, comme voie de sortie de la misère du peuple pour une bonne gouvernance et une paix durable au Sud-Kivu.

Espérant cette fois, nous revoir bientôt chez nous, encore MERCI à tous et à bientôt. Nous vous prions de croire à notre profond attachement au sol de nos ancêtres.

Très cordialement

Gustave Bagayamukwe Tadji.

Kinshasa, le 26 août 2017.

  • Etre patriote et rassembleur ;
  • Avoir une bonne connaissance des relations inter-communautaires ;
  • Avoir une expérience confirmée dans la gestion de la chose publique ;
  • Etre un bon communicateur ;
  • Avoir un niveau de formation suffisant;
  • Avoir une bonne connaissance de la province ;
  • Faire preuve d’un sens élevé de dignité, d’intégrité, d’honorabilité, d’équité, d’humilité et d’altruisme ;
  • Jouir d’une bonne réputation.
  • Etre au-dessus de tout soupçon des malversations financières et autres crimes.
  • Les partis politiques, les familles politiques et autres groupes sociaux appelés à désigner les personnalités devant diriger la province du Sud-Kivu doivent tenir pleinement compte de ces critères afin d’éviter le clientélisme et la mauvaise gouvernance.

Recommandations au niveau politique Aux Gouvernants :

  • Implanter la culture du dialogue (communication avec la population),
  • Mettre fin à l’impunité dans la gestion de la province. ;
  • Associer les gouvernés à la conduite des affaires publiques de la province et leur rendre régulièrement compte ;
  • Avoir une vision globale et globalisante de la province du Sud-Kivu et bannir la marginalisation de certaines communautés ;
  • Les dirigeants politiques doivent s’abstenir d’exercer le commerce, pendant leur mandat ;
  • Renforcer l’éducation citoyenne de la population ;
  • Rendre gratuit l’enseignement primaire.

Aux Gouvernés

  • Etre tolérant.
  • Contribuer, chacun dans son domaine, au développement de la province.
  • Cultiver le sens de la participation citoyenne.

Aux décideurs au niveau central

  • Eviter d’interférer négativement dans les actions des gouvernants de la province.
  • Les leaders politiques Kivutiens oeuvrant dans les institutions à Kinshasa doivent être conscients du rôle qu’ils ont à jouer pour favoriser la bonne gouvernance au Sud-Kivu.
  • Réviser la loi électorale afin que le gouverneur de province soit élu, à partir de la prochaine législature, au suffrage universel.
  • Le gouvernement devrait s’investir rapidement, avec l’appui des partenaires internationaux, dans le projet de dégazage du Lac Kivu pour éviter une grande catastrophe naturelle imminente.
  • La MONUC ne doit pas demeurer indéfiniment en RDC. Le gouvernement devrait négocier un calendrier responsable et réaliste avec la MONUC pour un retrait en bon ordre.
  • Mener un plaidoyer tous azimuts pour que la communauté internationale aide à mettre fin à la problématique des interahamwe.
  • Renforcer l’encadrement et la réinsertion des victimes des guerres.
  • Raccourcir la durée du séjour des dirigeants provinciaux à Kinshasa.

Recommandations au niveau économique

  • Sanctionner sévèrement la corruption, le détournement des ressources publiques et la fraude fiscale et douanière.
  • Appliquer la constitution en matière de rétrocession des recettes aux provinces et EAD
  • Le gouvernement devrait libérer effectivement les crédits votés au profit de la province martyre du Sud Kivu, notamment :
    • la modernisation de l’aéroport de Kavumu (soit 10.686.509.900 Fc),
    • la route Kavumu – Kalehe – Goma (4.753.000.000 Fc),
    • l’Hôpital Général de Bukavu (475.300.000 Fc),
    • l’Hôpital de Mukongola (475.300.000 Fc),
    • l’INERA Mulungu (237.650.000 Fc),
    • le CRSN-LWIRO (149.240.065 Fc),
    • le barrage de Kabira Kalehe (2.901.200.000 Fc),
    • la Sucrerie de Kiliba (475.300.000 Fc),
    • la Cimenterie de Katana (743.960.473 Fc), …
  • Investir massivement dans la création et la modernisation des infrastructures économiques de base (routes, ponts, aéroports, ports lacustres …)
  • Exploiter urgemment le gaz méthane du lac Kivu.
  • Créer de nouvelles industries minières, réhabiliter et moderniser celle du secteur agricole, artisanal et minier.
  • Revisiter les études et plans de développement économique et social qui existent.
  • Relancer l’INERA et en implanter des centres d’opération dans tous les territoires avec mission d’encadrement agricole et de développement rural.
  • Etendre le réseau des microcrédits et banques à travers la province.

Recommandations au niveau socioculturel

  • Organiser régulièrement des rencontres culturelles intercommunautaires
  • Mettre en place une structure intercommunautaire (comité des sages, Barza intercommunautaire, à tous les niveaux), afin de renforcer la cohésion interethnique et de prévenir tout différent qui peut surgir.
  • Veiller à la représentation intercommunautaire et du genre dans la gestion de la chose publique
  • S’adresser périodiquement à la population, et multiplier les itinérances.
  • Mettre fin à la culture de l’impunité et sanctionner sévèrement les auteurs des actes de viol.
  • Vulgariser la culture de tolérance et d’acceptation mutuelle.
  • Que les chefs coutumiers renforcent l’encadrement de leurs populations.
  • Les militaires et les policiers devraient être payés décemment , régulièrement et convenablement encadrés pour éviter toute divagation qui crée l’insécurité.
  • Moderniser le système de payement des agents et fonctionnaires de l’Etat.
  • Instaurer de centres de réinsertion et de rééducation des enfants de la rue.
  • En vue de diminuer la pression démographique sur la ville de Bukavu, lotir et urbaniser d’autres sites plus éloignés.
  • S’appuyer sur une architecture appropriée pour lutter contre les érosions.
  • Moderniser et renforcer les services de migration.