Il est parmi les fondateurs et initiateur, en 1995, de l’Association pour la Défense des Intérêts du Kivu-Bukavu, ADIB en sigle.
Le vocable Bukavu reflète ici beaucoup plus un état d’esprit que les limites géographiques d’une ville. Il s’agit d’un cadre de réflexion où le développement de notre pays à partir des valeurs et intérêts propres de la ville de Bukavu.
Le cosmopolitisme, qui a caractérisé cette ville depuis plusieurs générations, a été choisi comme valeur cardinale à restaurer par cette association.
Secrétaire général de l’association, Gustave Bagayamukwe, est vite devenu le maître d’oeuvre du groupe, qu’il a porté sous les rampes de l’actualité, la hissant au rang de l’organisation la plus respectée, la plus représentative et la plus sérieuse de la diaspora sud-kivutienne principalement à Kinshasa. Son secret tient en peu de mots : le respect scrupuleux des textes régissant l’association.
Ceux-ci exigent une absolue neutralité envers tous les courants politiques, ainsi qu’une totale impartialité entre toutes les origines ethno-culturelles. Le charisme personnel et l’engagement de Gustave Bagayamukwe ont fait le reste. Sévère sur le respect des principes, rigoureux au travail, aimable socialement, ce quinqua élégant plutôt BCBG nous a accordé un
entretien, afin de faire le bilan.
C’est à l’issue du désormais historique séminaire-atelier de la mi-avril sur la gouvernance au Sud-Kivu, que l’assemblée générale lui a confiée les charges de président du comité directeur de l’Observatoire ADIB. Depuis la
tenue de ce séminaire-atelier jusqu’à l’élecion du nouveau gouverneur du Sud-Kivu, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Ce qui en ajoute à l’intérêt de l’interview. Chocking !
Pour certains observateurs, vous faites carrément la guerre contre l’AMP en voulant soulever le
peuple contre le pouvoir ?
Les gens qui colportent ce genre de propos ne connaissent pas l’ADIB, et ne nous fréquentent pas. ADIB est absolument apolitique, et elle se concentre sur l’idéal de développement de l’ensemble du territoire national partant des valeurs positives identifiées spécialement au Kivu. Vis-à-vis du pouvoir actuel comme de tous les autres qui ont précédé et qui suivront, ADIB a apporté, apporte et apportera son concours de la manière la plus positive qui soit dans les limites de ce que la loi autorise. Nous n’imaginons pas du tout une organisation qui se réclame défenderesse des droits et intérêts d’une communauté et qui serait hors la loi. Qui se dit patriote et respectueux de la loi sous entend le respect du pouvoir établi et surtout le pouvoir actuel qui est
l’émanation de la participation très significative des filles et fils du Sud-Kivu.
D’où viennent les ressources de l’ADIB, et les moyens qui vous permettent d’organiser toutes ces activités, notamment le séminaire-atelier sur la gouvernance et toutes les parutions de vos conclusions dans les médias ? Tout le monde sait qu’il faut beaucoup de moyens pour cela.
Et bien, les ressources de l’ADIB proviennent essentiellement des cotisations des membres et des dons ponctuels que nous recevons des personnes de bonne volonté. L’organisation du séminaire-atelier du 16 et 17 avril 2010 a été financé totalement par nous même avec le concours de Son Excellence Monsieur le Ministre du Budget Jean-Baptiste NTAHWA et l’Honorable BAHATI LUKWEBO. C’est encore ici l’occasion de les remercier solennellement au nom de notre association. Aussi, depuis quelques temps, mue par le souci de mieux vulgariser notre culture et nos traditions, ADIB fait la promotion des artistes musiciens et valorise leurs oeuvres. Nous avons aussi créé une coopérative d’épargne et de crédit, la COOPEC-Bukavu, pour mieux encadrer nos ressources, mais aussi, et surtout, participer concrètement au développement de notre pays.
Vos activités au sein de l’ADIB ne sont-elles pas incompatibles avec votre qualité de cadre de direction à la Banque Centrale du Congo ?
Pas du tout. Le statut des agents de l’Etat est clair à ce sujet et n’interdit à personne de participer aux activités d’une ASBL. Je dois encore préciser que ADIB n’est pas un parti politique et encore moins un autre employeur pour moi. Par contre, je dois
confirmer que dans mes fonctions à la BCC, je crois mieux servir ma communauté et mon pays au regard de mes aptitudes et des projets d’envergure internationale que je rêve réaliser.
Monsieur Gustave BAGAYAMUKWE, vous êtes donc Secrétaire Général au Comité Directeur de l’ADIB et en même temps Président du Comité Directeur de l’Observatoire ADIB. N’est-ce pas trop lourd pour une personne ?
Ma qualité actuelle de Président du Comité Directeur de l’OBSERVATOIRE de notre assciation n’ajoute rien du tout en termes d’occupation aux charges que j’assume depuis 1995 en tant que Secrétaire Général. L’assemblée générale réunie à l’occasion du séminaire-atelier a recommandé et mis en place, tout simplement, un corps spécialisé au sein de l’association qui est chargé de vulgariser ses recommandations et de veiller à leur application. En ce qui me concerne, le travail que je fais d’habitude sera probablement plus efficace grâce à l’équipe experte appelée désormais à nous accompagner au quotidien.
Interview recueillie par Belhar MBUYI en Mai 2010