Le premier à prôner l’émancipation de la femme congolaise fut … le Général-Président Mobutu. Celui-là même qui, en réalité, ne fit rien d’autre que réduire cette dernière à sa plus simple expression. Sous la deuxième République en effet, des femmes parvinrent à occuper des fonctions éminentes dans la hiérarchie politique de ce pays sans que l’on ne sache pas toujours sur quels critères telle femme avait été choisie par le « Guide » plutôt que telle autre.

Certes, nommer au poste de Ministre et même de Ministre d’Etat la première femme diplômée d’Université de ce pays fut perçu en son temps comme un signal fort en direction de la femme congolaise. Mais la suite ouvrit les yeux aux uns et aux autres – particulièrement aux principales concernées – sur les véritables motivations du Président Mobutu.

Par la démocratie participative, nous voulons rendre effective l’émancipation de la femme. L’émancipation dont il s’agit ici est en fait une « émancipation qualitative », soucieuse avant tout de garantir, dans les faits, des chances égales entre hommes et femmes (garçons et filles) en matière d’éducation et/ou de formation. Car, à nos yeux, le principal ennemi de la femme dans la noble lutte qu’elle doit mener contre l’inégalité basée sur le sexe n’est ni l’homme, ni la femme. Son principal ennemi c’est … l’ignorance ou plutôt l’exploitation politicienne qui en est faite. 

Avec le système de quota, les revendications qui ont cours aujourd’hui dans le cadre du « Gender » donnent l’air de ne pas mettre suffisamment d’accent sur l’aspect qualitatif du problème. La démocratie participative permettrait de valoriser encore davantage la femme parce que, tout en lui assurant des chances égales en matière d’éducation et/ou de formation, elle offrira des possibilités illimitées à toutes les femmes qui le méritent.

En attendant, il va falloir imaginer une formule inédite, un mécanisme spécial, une sorte de « discrimination positive » pour donner l’occasion aux plus brillantes des femmes Congolaises de briller de leurs mille feux ! Il faut instituer des critères spécifiques mais rigoureux pour faire émerger les meilleures d’entre les femmes à chaque échelon de gouvernance.

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  1. Démocrates jusqu’à la moelle des os :, nous nous opposons avec fermeté à cette vraie-fausse démocratie qui s’installe un peu partout en Afrique principalement sous deux variantes : d’un côté, une sorte de dictature « démocratisée » (présente dans la majorité des Etats africains) qui s’emploie à couvrir d’une mince couche de « vernis démocratique » des régimes fondamentalement dictatoriaux ; de l’autre, des « démocraties de façade » dont le seul mérite est de réussir parfois à évacuer de la scène politique, des têtes restées à l’affiche pendant dix, vingt voire trente ans, tout en laissant parfaitement intacts les grands maux (tribalisme, népotisme, corruption et mégestion généralisées, infantilisme politique, « non développement », violations massives des droits et des libertés …) dont nos pays et nos populations n’ont jamais cessé de souffrir.
  2. Démocrates conscients des réalités sur le terrain, nous prônons une démocratie de proximité, une démocratie qui, afin de garantir la participation effective de chaque citoyen, tient dûment compte des capacités réelles de celui-ci, lui offrant ainsi,  en toutes circonstances, la possibilité de donner le meilleur de sa … citoyenneté. Basée sur une sorte de division scientifique du travail, cette démocratie de proximité permettrait du même coup de protéger les compatriotes les moins avisés contre les discours populistes, démagogiques et souvent mensongers, en ne sollicitant leur participation, sous une forme ou une autre, que là où ils pourraient effectivement s’exprimer et agir de façon responsable.
  3. Démocrates exigeants, nous nous référons constamment à l’excellence et au mérite, non seulement dans le chef de celui ou celle à qui est confié, pour un temps, le destin du pays, de la province, de la ville, de la commune, de la collectivité … mais aussi dans le chef de celui-là même qui, à travers le vote, donne ou retire le pouvoir de gouverner, à savoir : LE CITOYEN.

Aujourd’hui, l’Etat peine à assumer ses responsabilités, l’aménagement du Territoire se fait au petit bonheur, par l’usage cavalier des notions de base de la Décentralisation, des normes de création des entités territoriales décentralisées.
Et le comble, c’est que l’autisme, l’aveuglement politique, la gabegie financière se sont confortablement installés dans le chef du leadership conduisant à l’inanité toute initiative de développement.

La province du Sud-Kivu se situe à l’est de la République, le long du lac Kivu, la rivière Ruzizi et une portion du lac Tanganyika.
Elle partage ses frontières avec les provinces du Nord-Kivu, du Maniema et du Katanga, ainsi qu’avec trois pays: la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda. Sa superficie est de 64 719 kilomètres carrés tandis qu’on estime sa population actuelle à 4 861 222 en 2007.

L’économie du Sud-Kivu est fondée essentiellement sur une agriculture, utilisant des méthodes traditionnelles. Les populations
cultivent le manioc, la banane, la pomme de terre, la patate douce, le haricot, le riz et le paddy, etc.

Les populations pratiquent aussi l’élevage et la pêche. Cependant, la plupart de ces activités ont subi une forte régression sur le
plan de la productivité à cause surtout de l’usure, de la déplétion et l’épuisement des sols sur cultivés, l’insécurité permanente et les guerres récurrentes, la montée de la densité, l’absence de renouvellement des intrants et les méthodes d’accès à la propriété de la terre. Le Sud-Kivu est à la fois une province pauvre, post conflit, mais en voie de pacification.

Actuellement, le Sud Kivu a peu d’industries. La BRALIMA et la PHARMAKINA y occupent une place de choix. Cependant, son sous sol regorge de minerais d’importance stratégique et économique tels que l’or, la cassitérite, le coltan et le wolfram, le tout
cependant exploité de manière artisanale ou clandestine, ce qui a donné naissance à une classe de nouveaux riches et explique la
poussée de constructions nouvelles et défiantes dans la ville de Bukavu.

L’activité minière s’exerce particulièrement dans les contrées où persiste encore l’insécurité à cause de la présence des Interahamwe et d’autres sortes de milices. Les poches d’insécurité sont encore perceptibles dans plusieurs endroits tels que Mwenga, Shabunda, Kalehe et même Walungu.

L’analyse contextuelle, faite par l’homme de la rue, présente la province du Sud-Kivu de la manière suivante : province post conflit, post électoral, éloignée et désarticulée, qui a voté massivement pour un seul parti, donc qui a mis tous ses oeufs dans un seul panier, sans parti politique local à encrage national et qui ploie sous le poids d’une éducation chrétienne qui place l’étique et la dignité humaine au dessus de toute chose mais dont la population ploie paradoxalement dans la misère. La pauvreté des populations et la guerre ont donné naissance à de nouveaux conquérants, les pourvoyeurs de l’aide humanitaire, qui sont devenus les véritables maîtres du pouvoir tels que notamment le PNUD, CARITAS, ACDI, etc. C’est une province où la contribution des élites intellectuelles se fait peu sentir, la plupart évoluant à longue distance et n’ayant rien à redistribuer ni sur
le plan social, ni sur le plan des industries, au moment où la terre s’appauvrit et ne produit plus suffisamment, où la vache et le petit élevage deviennent aussi rares et où sévit la malnutrition endémique dans certaines de ses contrées.

En visite de recherche au Kivu au cours de l’année 2009, une radio locale interrogeait les auditeurs sur la signification de la visite d’une très haute autorité du pays dans cette partie du territoire. « Que cette autorité vienne ici ou pas, cela ne change rien dans ma vie. On y est habitué. C’est pour sa femme et ses enfants qu’elle travaille.

Donc sa venue me laisse totalement indifférent ! « Cette réponse que j’écoutais me laissa ébahi et interpellé. Il en est de même des propos que je pus glaner au niveau de la société civile sur l’assemblée provinciale et le gouvernement provincial dans leur quête pour l’amélioration des conditions de vie de leurs constituants.

Les contours de cette conférence peuvent se résumer autour de la problématique ci après : que faut – il faire après les élections ? Un vote à l’assemblée provinciale constitue-t-il un gage certain et un instrument réel de légitimation de l’exercice du pouvoir ?
Quelle passerelle ou rapports doit on établir entre performance politique (gagner et maintenir le pouvoir, assurer la représentation des gagnants et maintenir les solidarités et assises) et performance économique (avec ses impératifs administratifs de sélection selon le mérite, de jugement sur les questions d’opportunité, de vision économique, de planification et
de dynamisme à infuser dans les groupes ?). Le leadership politique est-il compatible avec le leadership économique, social et traditionnel et comment les paliers partenaires de la société civile peuvent ou doivent-ils cohabiter au Sud-Kivu ? Bref, pourquoi tant d’instabilité politique au niveau provincial ? Les peuples peuvent ils être gouvernés contre leur gré et doit-on les imposer des leaders ? Selon certaines recherches, il est plus facile de gagner les élections que de gérer l’après élection, de diviser que de rassembler et de transformer le leadership politique en leadership économique. Par ailleurs, le leadership intellectuel manque souvent de pragmatisme et de stratégie pour utiliser son savoir, en vue soit de conseiller correctement les rois et de servir honnêtement le peuple, les deux sans se prostituer, ou de capitaliser toujours sur leur savoir pour assumer un rôle économique et social perceptible. Il est difficile de se muer en Tarzan sans cerveau, sans muscles et sans expérience issue de la vie dans la jungle.

  • Etre patriote et rassembleur ;
  • Avoir une bonne connaissance des relations inter-communautaires ;
  • Avoir une expérience confirmée dans la gestion de la chose publique ;
  • Etre un bon communicateur ;
  • Avoir un niveau de formation suffisant;
  • Avoir une bonne connaissance de la province ;
  • Faire preuve d’un sens élevé de dignité, d’intégrité, d’honorabilité, d’équité, d’humilité et d’altruisme ;
  • Jouir d’une bonne réputation.
  • Etre au-dessus de tout soupçon des malversations financières et autres crimes.
  • Les partis politiques, les familles politiques et autres groupes sociaux appelés à désigner les personnalités devant diriger la province du Sud-Kivu doivent tenir pleinement compte de ces critères afin d’éviter le clientélisme et la mauvaise gouvernance.

Recommandations au niveau politique Aux Gouvernants :

  • Implanter la culture du dialogue (communication avec la population),
  • Mettre fin à l’impunité dans la gestion de la province. ;
  • Associer les gouvernés à la conduite des affaires publiques de la province et leur rendre régulièrement compte ;
  • Avoir une vision globale et globalisante de la province du Sud-Kivu et bannir la marginalisation de certaines communautés ;
  • Les dirigeants politiques doivent s’abstenir d’exercer le commerce, pendant leur mandat ;
  • Renforcer l’éducation citoyenne de la population ;
  • Rendre gratuit l’enseignement primaire.

Aux Gouvernés

  • Etre tolérant.
  • Contribuer, chacun dans son domaine, au développement de la province.
  • Cultiver le sens de la participation citoyenne.

Aux décideurs au niveau central

  • Eviter d’interférer négativement dans les actions des gouvernants de la province.
  • Les leaders politiques Kivutiens oeuvrant dans les institutions à Kinshasa doivent être conscients du rôle qu’ils ont à jouer pour favoriser la bonne gouvernance au Sud-Kivu.
  • Réviser la loi électorale afin que le gouverneur de province soit élu, à partir de la prochaine législature, au suffrage universel.
  • Le gouvernement devrait s’investir rapidement, avec l’appui des partenaires internationaux, dans le projet de dégazage du Lac Kivu pour éviter une grande catastrophe naturelle imminente.
  • La MONUC ne doit pas demeurer indéfiniment en RDC. Le gouvernement devrait négocier un calendrier responsable et réaliste avec la MONUC pour un retrait en bon ordre.
  • Mener un plaidoyer tous azimuts pour que la communauté internationale aide à mettre fin à la problématique des interahamwe.
  • Renforcer l’encadrement et la réinsertion des victimes des guerres.
  • Raccourcir la durée du séjour des dirigeants provinciaux à Kinshasa.

Recommandations au niveau économique

  • Sanctionner sévèrement la corruption, le détournement des ressources publiques et la fraude fiscale et douanière.
  • Appliquer la constitution en matière de rétrocession des recettes aux provinces et EAD
  • Le gouvernement devrait libérer effectivement les crédits votés au profit de la province martyre du Sud Kivu, notamment :
    • la modernisation de l’aéroport de Kavumu (soit 10.686.509.900 Fc),
    • la route Kavumu – Kalehe – Goma (4.753.000.000 Fc),
    • l’Hôpital Général de Bukavu (475.300.000 Fc),
    • l’Hôpital de Mukongola (475.300.000 Fc),
    • l’INERA Mulungu (237.650.000 Fc),
    • le CRSN-LWIRO (149.240.065 Fc),
    • le barrage de Kabira Kalehe (2.901.200.000 Fc),
    • la Sucrerie de Kiliba (475.300.000 Fc),
    • la Cimenterie de Katana (743.960.473 Fc), …
  • Investir massivement dans la création et la modernisation des infrastructures économiques de base (routes, ponts, aéroports, ports lacustres …)
  • Exploiter urgemment le gaz méthane du lac Kivu.
  • Créer de nouvelles industries minières, réhabiliter et moderniser celle du secteur agricole, artisanal et minier.
  • Revisiter les études et plans de développement économique et social qui existent.
  • Relancer l’INERA et en implanter des centres d’opération dans tous les territoires avec mission d’encadrement agricole et de développement rural.
  • Etendre le réseau des microcrédits et banques à travers la province.

Recommandations au niveau socioculturel

  • Organiser régulièrement des rencontres culturelles intercommunautaires
  • Mettre en place une structure intercommunautaire (comité des sages, Barza intercommunautaire, à tous les niveaux), afin de renforcer la cohésion interethnique et de prévenir tout différent qui peut surgir.
  • Veiller à la représentation intercommunautaire et du genre dans la gestion de la chose publique
  • S’adresser périodiquement à la population, et multiplier les itinérances.
  • Mettre fin à la culture de l’impunité et sanctionner sévèrement les auteurs des actes de viol.
  • Vulgariser la culture de tolérance et d’acceptation mutuelle.
  • Que les chefs coutumiers renforcent l’encadrement de leurs populations.
  • Les militaires et les policiers devraient être payés décemment , régulièrement et convenablement encadrés pour éviter toute divagation qui crée l’insécurité.
  • Moderniser le système de payement des agents et fonctionnaires de l’Etat.
  • Instaurer de centres de réinsertion et de rééducation des enfants de la rue.
  • En vue de diminuer la pression démographique sur la ville de Bukavu, lotir et urbaniser d’autres sites plus éloignés.
  • S’appuyer sur une architecture appropriée pour lutter contre les érosions.
  • Moderniser et renforcer les services de migration.

Au niveau politique

  • Ignorance des réalités de la province par les gouvernants.
  • Interférence du pouvoir central dans la gestion de la province.
  • Manipulations et machinations des populations et des gouvernants orchestrées par des leaders du Sud-Kivu tant localement qu’à partir de Kinshasa.
  • Dysfonctionnement du pouvoir judiciaire.
  • Clivage tribal
  • Faiblesse des pouvoirs publics dans l’application de la réglementation économique
  • Environnement politique défavorable fragilisé par des guerres récurrentes et leurs conséquences.
  • Absence d’un parti politique créé localement et animé par un leader politique charismatique et rassembleur.

Au niveau économique

  • Déficit de la production agricole et paupérisation accentuée du monde rural.
  • Insuffisance et inadéquation des infrastructures de transport et de communication.
  • Insuffisance de l’outil de production industrielle et déficience énergétique.
  • Absence d’une politique de planification économique.

Au niveau socioculturel

  • Pratique du tribalisme par les dirigeants politiques.
  • Désinformation et rumeurs.
  • Corruption et impunité.
  • Exclusion sociale et repli identitaire.
  • Abandon de la population par les Chefs coutumiers.
  • Affaiblissement du pouvoir coutumier.
  • Viol massif des fillettes, des jeunes filles et des femmes.
  • Absence de la réinsertion sociale des enfants de la rue en rupture de famille.
  • Pauvreté accrue des familles.
  • Mauvais encadrement des militaires et des policiers à la base de l’insécurité.

A la lumière de ces riches exposés et des échanges fructueux qui s’en sont suivis, enrichis par des travaux en commissions, les  participants ont dégagé les conclusions ci-après qui s’articulent autour de principaux atouts et faiblesses de la province :

Au niveau politique

Un sens très élevé de patriotisme et de nationalisme dans le chef de la population du Sud-Kivu.

  • Une société civile dynamique et proactive qui veille aux intérêts du peuple et à la réalisation de ses attentes.
  • Une intelligentsia nombreuse, avisée et exigeante.

Au niveau économique

  • Existence de tracés routiers, de deux lacs étendus, de projets d’extension ferroviaire, du port de Kalundu et du projet d’un aéroport international à Kavumu.
  • Existence d’un tissu industriel à réhabiliter et à moderniser, du gisement de gaz méthane, des chutes de la Ruzizi, du gisement pétrolier du lac Tanganyika, des nombreuses ressources minérales etc.
  • Présence de l’INERA, des Centres de Recherche Scientifique à Lwiro et à Uvira et l’existence d’études et de plans d’aménagement économique de la province.
  • Existence d’énormes ressources halieutiques, touristiques, thermales etc
  • Présence d’une population industrieuse et d’une main-d’oeuvre rurale travailleuse et abondante.

Au niveau socioculturel

  • Diversité des tribus et mariages intertribaux.
  • Coutumes et traditions favorables au développement et à une gouvernance participative.
  • Présence des Eglises traditionnelles engagées dans la défense de la dignité humaine.
  • Organisation des rencontres culturelles.
  • Intériorisation de la culture du travail bien fait