Le mois de Novembre 2017 commence un peu chaud. Dans un communiqué commun signé par douze personnes  de la coalition des forces vives, sociales et politique de la Province du Sud-Kivu, notamment la Lucha, la NDSCi, l’UNC, l’UDPS et le Rassemblement et plusieurs autres partis de l’opposition et des mouvements citoyens, elles appellent les habitants à observer une journée ville morte ce Mercredi 1 novembre 2017 et de ne pas aller dans les marchés, de bouder les écoles, de ne pas ouvrir les banques, les universités, de fermer les boutiques et magasins en restant à la maison.

Ceci dans l’objectif de réclamer la tenue immédiate des élections conformément à  l’accord de la Saint Sylvestre.

« On ne libère jamais un peuple, mais un peuple  se libère, seule la lutte libère » Tel est le message fort qu’on peut lire dans leur déclaration.

Le mercredi 02 août, la Société Civile du Sud-Kivu à Bukavu a organisé une journée ville morte pour dénoncer la répression faite contre les manifestants de la marche pacifique du lundi 31 juillet visant à réclamer la publication par la CENI du calendrier global des élections présidentielles et législatives prévues pour avant fin décembre 2017.

Les manifestants ont été victimes des tires à l’arme lourde, bombe lacrymogène et des balles réelles. Nous avons un bilan grave d’une dizaine des blessés par balles, et beaucoup d’objets perdus et arrachés par la police.

Victime marche pacifique à Bukavu Victime marche de Bukavu

La société civile de Bukavu a demandé à toute la population de Bukavu d’observer une journée ville morte ce mercredi 02/08/2017. À Bukavu et dans tous les 8 territoires qui composent la province du Sud-Kivu. Pas de boutique ni marché ouverts, pas de banque ouverte. Pas de trafic moto ni voiture, ni travail à l’administration publique mal payée avec un taux de dollars sans nom.

Marche de Bukavu société civile de Bukavu police marche pacifique de Bukavu

La Société Civile en synergie avec tous les mouvements citoyens et les partis politiques de l’opposition ont exprimé à l’issue de la marche réprimée leur volonté de pousuivre leurs manifestations jusqu’à obtenir gain de cause. Dans l’immédiat, ils exigent :

  1. Qu’on leur laisse aller déposer leur mémo à la CENI ce jeudi 03/08/2017.
  2. Que ceux qui donné l’ordre de tirer sur les manifestants de ce lundi soient punis.
  3. Ici l’occasion de dénoncer aussi la hausse du taux de dollars et la cherté de la vie.

Ils ont également dénoncé le fait que le maire de la ville et le vice gouverneur ont montré leur limites, une incompétence notoire, une gestion légère de la province et la mairie et le non respect de la parole donnée, pour avoir ordonné à la police de tirer sur les manifestants pacifiques. Ils ne méritent plus de diriger cette province cosmopolite. Bref, Ils doivent partir.

A signaler qu’une plainte en bonne et due forme est en cours de rédaction pour crime contre l’humanité à charge du vice-Gouverneur. Le maire n’est pas épargné, selon un membre de la Société Civile.

ADIB Bukavu

Le Staff dirigeants de l’Association pour la Défense des Intérêts du Kivu-Bukavu (ADIB), en rencontre d’évaluation après la marche pacifique organisée par la Société Civile et réprimée sévèrement par la police ce lundi 31 juillet à Bukavu

Dans une société congolaise en crise généralisée, peu de gens se rendent compte de la crise qui affecte également « sa » Société Civile. Et pourtant, la crise au sein de la société civile de notre pays est bel et bien là. La dernière mise en place du bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante – organe qui, par vocation, est du ressort de la Société Civile – est venue confirmer le peu de crédit dont jouissent aujourd’hui les structures formelles censées représenter cette composante essentielle de la société congolaise. Cette Société Civile sans laquelle la démocratie congolaise ne survivra pas doit être véhémente voire maximaliste dans ses revendications, « professionnelle » dans ses plaidoyers ou ses argumentations et efficace dans ses actions de lobbying.

Voilà pourquoi, en vue de contribuer à la naissance de cette Société Civile « new look », nous faisons nôtre la recommandation formulée le 15 juin 2005 par l’embryon de cette dernière demandant la création, à tous les échelons de gouvernance (local, communal, urbain, provincial et national) d’une structure non gouvernementale de contrôle, de plaidoyer et de lobbying dénommée « Parlement Citoyen ». Véritable « Centre d’excellence », cette structure tout à fait inédite sera composée d’hommes et de femmes qui, en vue de mettre fin à la médiocrité institutionnalisée, à la mauvaise gestion généralisée, à l’injustice et à l’arbitraire dans notre pays, accepteront de consacrer bénévolement (comme certains le font déjà) une partie de leur temps au triomphe de cet idéal.

Destiné à accompagner, à structurer, à systématiser et à opérationnaliser les actions des gouvernés à chaque échelon de gouvernance, le « Parlement Citoyen » jouera l’important rôle d’écoute et de surveillance, de plaidoyer et de lobbying au bénéfice des faibles et des victimes de l’arbitraire, des marginaux et des défavorisés, soit… 99% des Congolais.

Qu’il soit local, urbain, provincial ou national, le « Parlement Citoyen » comptera en son sein autant de « sous-commissions » qu’il y aura des Services ou Ministères soumis à son monitoring, à son contrôle ou à son observation.

Prenant appui sur les Princes de l’Eglise, les Pasteurs, les Imams, les Chefs Coutumiers, les Médecins, les Avocats, les Ingénieurs, les Cadres et Agents dans le secteur privé comme dans le secteur public, les Chefs d’entreprise, les Commerçants et autres Opérateurs économiques, les Opérateurs culturels (musiciens, griots, conteurs…), les professionnels des médias, les animateurs sociaux, les leaders des jeunes, les leaders des associations féminines, les leaders des étudiants, les fonctionnaires actifs et retraités, les leaders syndicaux, les enseignants, les chercheurs…, cette structure rassemblera 50 personnalités de premier plan à l’échelon local ou communal, 100 au niveau d’une ville, 200 à l’échelle provinciale et 300 au niveau national.

En somme, le « Parlement Citoyen » est un niveau supplémentaire de contrôle et de pression pour pousser les nouveaux gouvernants du nouveau Congo à ne jamais cesser d’observer le maximum de rigueur et de discipline morale.

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