Afin que le Congo de demain nous appartienne encore, nous devons, dès aujourd’hui, préparer correctement ses filles et ses fils à pouvoir faire face aux grands défis qui les attendent. Parmi ceux-ci, il y a, pour l’écrasante majorité des Congolais, la non maîtrise des enjeux au niveau mondial, la méconnaissance des réalités du monde qui nous entoure alors que tout se « mondialise ». La question centrale devrait, dès lors, être celle de savoir comment — malgré ce lourd handicap et dans un monde de plus en plus impitoyable envers les faibles – organiser au mieux les atouts du Congo en vue de tirer , de l’exploitation « mondiale » des ressources de ce pays, le meilleur parti possible pour les Congolais.
L’ignorance massive des enjeux mondiaux étant clairement identifiée comme le mal absolu, il faudrait tout mettre en œuvre pour que l’école soit enfin le lieu où se forge non seulement le travailleur qualifié mais aussi et surtout un Citoyen d’un nouveau type. Un citoyen qui, par sa maîtrise des enjeux et sa capacité revendicative, inspirera crainte et respect à ceux qui gouvernent ou ambitionnent de le faire.
Voilà pourquoi il faut immédiatement lancer un vaste programme d’alphabétisation dite « conscientisante » afin que, dans les dix ans qui viennent, chaque Congolais adulte soit au moins capable de lire et d’écrire en lingala, swahili, tshiluba ou kikongo.
Lire (dans l’une des quatre langues nationales) et, surtout, comprendre les grandes articulations de notre Constitution devra désormais être l’objectif minimum à atteindre dans les dix ans qui viennent pour espérer continuer à exister en tant qu’Etat digne de ce nom.
Il est en revanche à peu près certain qu’en magnifiant le savoir, le savoir-faire et le savoir être, les réformes à entreprendre provoqueront une véritable rage d’apprendre dans le chef des adultes.
Par ailleurs, dans les dix ans qui viennent, tout enfant congolais en âge de scolarité doit pouvoir aller à l’école et bénéficier, jusqu’à l’âge de 16 ans, de la gratuité de celle-ci. Tout le système éducatif national doit être repensé de manière à répondre adéquatement aux exigences d’un Congo qui se modernise et cherche à entrer, tête haute, dans la mondialisation. La formation continue ou la mise à niveau périodique des connaissances doit être l’une des clés de la modernisation du système éducatif dont l’autre innovation sera la prise en charge par l’Etat, depuis la maternelle jusqu’au bout, de tous ses filles et fils dits « surdoués ».
En outre, l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique se porteront qualitativement mieux lorsque les Etudiants commenceront à apprécier les performances pédagogiques ainsi que les qualités morales et éthiques de leurs Enseignants et lorsque les Assistants et Chefs de Travaux détiendront le pouvoir d’attester du rendement scientifique de leurs Encadreurs.
Cet ambitieux programme de modernisation de l’enseignement et de la recherche coûtera annuellement pas moins de 3 (trois) milliards de $US en raison de 2,5 (deux et demi) milliards de dollars US pour faire face à la fois à l’alphabétisation généralisée et à un enseignement primaire, secondaire (ou professionnel) et supérieur de qualité et 500 (cinq cents) millions de $US pour… «ressusciter » la recherche scientifique dans notre pays.