Identité culturelle

Être un Muvira (le singulier de Bavira), il faut de naissance appartenir à une de cinquantaine des familles (clans) fondatrices de la tribu. Aucune autre considération n’est valable dans cette société traditionnelle. Et comme les Bavira sont des patriarcats, la lignée du père, et non de la mère comme chez les Juifs, est celle qui détermine l’appartenance à la tribu.

Rois des Bavira

Depuis l’année 1645, les Bavira sont conduits par la dynastie des BeneLenghe. # Mubila Munanila ou Munana, fils de Ilunga Lenghe I (1671-1709), soit 38 ans de règne

  1. Kibwe Mabingo (1709-1735), soit 26 ans de règne
  2. Muluta I Kibwe (1735-1763), soit 28 ans de règne
  3. Kinyunda Kye Lugongo (1763-1798), soit 35 ans de règne
  4. Mbuti II Lenge (1798-1830), soit 32 ans de règne
  5. Muluta II Muvuluma (1830-1871), soit 41 ans de règne
  6. Nambuza Mukangwa (1871-1897), soit 26 ans de règne
  7. Muluta III Nakumika (1898-1932), soit 34 ans de règne
  8. Lenghe II Kabale Mamboto Lwegeleza (1932-1945), soit 13 ans de règne
  9. Lwegeleza I Kabale Mamboto (1945-1964), soit 19 ans de règne
  10. Lenghe III Rugaza Kabale Rampan Romain Geslin (1965-1996), soit 31 ans de règne
  11. Lwegeleza III Lenghe Edmond (1997 à nos jours)

Clans des Bavira

Le peuple Bavira a été fondé en 1650 par une cinquantaine1 de patriarches dont les descendants portent aujourd’hui les noms de leurs vertus qu’on dit comme étant des clans (et pas leurs noms). La liste de ces clans et la suivante:

  1. Baanza, village: Kasenga
  2. Babenga, village: Kigongo
  3. Babinda, village: Kigongo
  4. Babogwe, village: Kashombe
  5. Babondo, village: Kibombo
  6. Babugu, village: Kabimba
  7. Babulwa, village: Kabimba
  8. Babumba, villages: Bumba et Kamba
  9. Babunda, villages: Kabunda et Kabindula
  10. Bafumu, villages: Kasenga, Kilomoni et Kanvira
  11. Bafunda, village: Kimanga
  12. Bagaja, villages: Uvira-Centre et Mujaga
  13. Baganda, village: Lugongo
  14. Bagela, village: Kabimba
  15. Bagendo, village: Katala
  16. Bagezi, village: Kabimba
  17. Bagotwe, village: Kigongo
  18. Bagungu, villages: Kanvira et Kilomoni
  19. Bahagwe, village: Kigongo
  20. Bahala, village: Makobola
  21. Bahalu, villages: Makobola et Natutwa
  22. Bahanga, village: Gomba
  23. Bahinga, de leur ancien nom de Balama, villages: Kabimba, Lugongo et Ngaja
  24. Bahonga, village: Kigongo
  25. Bahofu, village: Kabimba
  26. Bajombo, villages: Bijombo et Kitundu
  27. Bajumbi, villages: Kitundu, Kiku et Mbigo
  28. Bakali, village: Kabimba
  29. Bakanga, villages: Mugea et Lugongo
  30. Bakono, villages: Uvira-Centre, Kirungu, Kayaja et Makobola. Ceux n’ont aucun lien avec les Bakono du Rwanda, ces derniers étant des Nilotiques tandis que les Bakono d’Uvira sont des Bantu comme tous les autres Bajoba
  31. Balambo, villages: Kigongo, Kihala, Kitundu, Katala et Bugizi
  32. Balega, village: Muheta
  33. Balembwe, villages: Rugembe et Kalundu
  34. Balibu, village: Katongo
  35. Balila, village: Kabimba
  36. Balingi, village: Kigongo (une grande partie de cette population a été décimés par les crues de la rivière Kakumba dans les 1910)
  37. Balunguti, village: Kigongo
  38. Bangala (ou Bahangala), villages: Makobola et Kabone
  39. Banone, villages: Kabimba et Kitala
  40. Bashambi (à ne pas confondre avec les Bashimbi qui sont des Bafuliru), villages: Kalundu et Kala
  41. Basinga, village: Kasinga
  42. Basingwe, village: Musingwe
  43. Batanga, village: Kasenga
  44. Batala, village: Kitala
  45. Batende, village: Kabimba
  46. Batimbu, villages: Kilibula et Ruzozi (Kalundu port)
  47. Bavumi, village: Kishembwe
  48. Baziba, villages: Kifuta et Kagozi
  49. Bakabaga, villages: Kabimba et Kigongo
  50. BeneLenghe (sous clan des Balabwe de la souche antique) villages: Lugongo, Katala et Kala

Note sur le clan des Bahinga

Note sur les Bahinga ou les Balama. Leur nom original de Balama leur fut donné par les autres membres de la tribu du fait que les membres de clan vivaient très longtemps avant de mourir. Ils formaient la garde prétorienne du roi des Bavira depuis la fuite de ce peuple de l’empire Luba. Et plus tard, lorsque Mubila Munanila (Munana), fils du roi Ilungha Lenghe 1er déplaça la capitale de Sanga (Nundu actuel) à Lugongo, sur la montagne qui porte son nom (le mont Munanira qui surplombe la ville d’Uvira), les Balama eux aussi s’installèrent à ses cotés, dans le même cité que lui. Mais alors, ils prirent l’habitude de descendre la montagne pour aller quémander les fretins chez les clans des pêcheurs installés sur les rives de lac depuis Kilomoni jusqu’à Kilibula: Bafumu, Bafunda, Bagaja, Bagungu, Bakono, Balembwe, Batanga, Batimbu, etc.

Note sur le clan des Balabwe

Aperçu historique

Schéma de l’immigration du peuple Balenge (qui sera connu des siècles plus tard au nom de Bajoba dont les Bavira fait partie) du xiie siècle au xviie siècle pour s’établir définitivement dans leurs contrées respectifs actuels: Uvira, pour les Bavira; Ufipa, pour les Bafipa ou Fipa (peuple); Kalemie, pour les Baholoholo; Baraka, pour les Bamasanze; Kigoma, pour les Bagoma; Ujiji, pour les Bajiji; Ubwari, pour les Babwari; Etc.

Le capitaine Burton Richard Francis Burton et le capitaine John Hanning Speke sont les premiers Blancs à arriver à Uvira le 26 avril 1858 où ils resteront pendant 9 jours. Leur mission d’atteindre la rivière Rusizi sera echoué à seulement à environ 15 kilomètres après avoir parcourus des milliers! Dans son livre Voyage aux Grands Lacs de l’Afrique orientale, Paris, Hachette, 1862, Richard Francis Burton évoque plusieurs fois les pays d’Uvira, qu’il epele Ouvira, et le royaume des Bavira ou Vouavira, aux pages 409, 412, 418, 457, 459, 460, 461, 465, 480, 483, etc.

Aux pages 409 et 418, il dit que:

« Bien que la valeur croissante des esclaves et de l’ivoire ait forcé les Arabes à pousser leurs explorations au-delà du Tanganyika, l’Oujiji n’en est pas moins resté le grand comptoir de la traite dans ces parages; c’est là qu’on amène le butin capturé dans l’Ouroundi, l’Ouvira et le Maroungou. »

« Le marché de l’Oujiji est loin d’être régulier; son importance varie suivant la saison, l’abondance des marchandises, le nombre des caravanes presentes, et les divers effets qui en decoulent. Outre l’ivoire, le bétail humain, les jupes d’écorce et l’huile de palme, on y trouve des faucilles fabriquées dans le pays de la même forme que les nôtres, de petites clochettes de parure des anneaux de fil de laiton qu’on porte aux chevilles, des houes dont le fer est importé brut de l’Ouvira, et des simés coutelas dont la gaine en bois est proprement jointe avec lanières de rotin. »