Données géographiques et culturelles
Données géographiques
Le Territoire de Kabare est l’un des Territoires de la Province du Sud-Kivu. Il est situé dans la partie montagneuse de la Province. Le Territoire de Kabare fut créé officiellement en 1923 et englobait à l’époque les chefferies indigènes de la tribu « shi » comprenant les Chefferies de Kabare, Nindja, Buloho, Kalonge, Burhinyi, Kaziba, Luhwinja, Ngweshe ainsi qu’une partie du nord habitée par une poignée des pygmées.
Plus tard, ce vaste territoire sera morcelé en deux territoires et s’est vu soustrait d’autres chefferies pour aboutir à sa forme actuelle. Le premier acte de sa scission fut signé par l’assemblée provinciale du Kivu par l’Edit N° 04 du 10 octobre 1961, relatif à la scission des territoires de Kabare et de Walungu. L’effectivité de la dite scission sera consacrée par l’ordonnance présidentielle n° 67-221 du 03 mai 1967. Le territoire de Kabare tel que consacré par cette ordonnance comprend deux chefferies, à savoir : la chefferie de Kabare (avec 14 groupements) et la chefferie de Nindja (avec 3 groupements).
Le Territoire de Kabare est limité au Nord par le territoire de Kalehe par la rivière Nyabarongo. Au Sud par le Territoire de Walungu à travers la rivière Kazinzi d’une part (Sud-Ouest) et la rivière Lubimbe d’autre part (Sud-Est). A l’Est par la ville de Bukavu, le lac Kivu d’un côté (Nord-Est) et le Rwanda par la rivière Ruzizi d’autre côté. A l’Ouest par le Territoire de Shabunda par la rivière Lugulu
Coordonnées géographiques
Le Territoire de Kabare est situé entre 2°30’ latitude Sud et 28°30’longitude Est.
Son altitude varie entre 1460 et 3000 m au sommet de hautes montagnes (l’altitude à Mulume Munene, la plus haute atteint 3000m et la plus basse atteint 1420m). L’altitude moyenne est de 2225 m.
Climat
Dans la basse altitude, il y a un climat chaud tempéré par le lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Dans la haute altitude vers l’ouest, il y a un climat froid d’altitude. Deux saisons dominent ce territoire, la saison sèche et la saison des pluies. Les pluies débutent en première quinzaine du mois de septembre et se terminent au plus tard fin juin. Les trois mois de saison sèche se caractérisent par un temps brumeux accompagnés des brouillards. La température annuelle moyenne est de 22.6°C.
Hydrographie
Mises à part la présence du lac Kivu qui longe les cotes de cinq groupements de Kabare Nord (Bushumba, Luhihi, Lugendo, Ishungu, Irhambi) et la rivière Ruzizi qui longe les cotes de deux groupements (Mudusa et Mumosho), il existe plusieurs rivières. Certaines de ces rivières sont entre autre : Nyawarongo à Irhambi Katana, Badibanga à Bugorhe, Mpungwe à Mudaka, Mpombe et Murhundu à Bushwira, Kanzinzi à Bugobe, Lubimbe, Kanoso, Lujimbi, Ndorhole, Chanzuka, Nyakagera à Luhago, Kanoso, Lwenda, Muhimbirhi, Lugulu à Irhegabarhonyi. Notons qu’il existe aussi plusieurs ruisseaux.
Végétations
Mises à parts différents marais qu’on trouve dans le territoire de Kabare, la majeure partie de Kabare est une savane avec une végétation naturelle composée des graminées sauvages. Dans les plateaux de Mulume Munene, à l’ouest on trouve la forêt de bambous, un peu des essences forestières et des arbustes et herbes de la forêt primaire. Dans les vallées marécageuses ont trouve du carex, du papyrus et des roseaux. On trouve aussi quelques galeries forestières au bord du lac Kivu et de quelques rivières.
Sol
Le sol de Kabare est argileux de couleur jaune, rouge et boueuse pendant la saison de pluie.
Particularités et richesses du territoire
- Du point de vue physique, le territoire de Kabare est à la fois voisin proche d’un pays (le Rwanda), d’une ville (Bukavu) et de Trois territoires (Kalehe, Walungu et Shabunda).
- Du point de vue infrastructure, le territoire de Kabare a des spécificités qui lui confèrent une place stratégique :
- Sa position géographique lui donne l’avantage d’être accessible via trois routes nationales. Il s’agit de la RN2 (tronçon Kazingo-Kabamba), la RN3 (tronçon Miti-Tshivanga) et la RN5 (tronçon Kasihe-Mumosho) ;
- Le territoire de Kabare est doté d’un aéroport (Aéroport de Kavumu) qui lui permet d’être en contact avec plusieurs villes du pays ;
- Du point de vue énergie : il existe la centrale hydroélectrique Ruzizi 2 dans le groupement de Mumosho. Signalons, cependant, que ce barrage est une copropriété du Rwanda, du Burundi et de la RD du Congo dans le cadre de la Communauté des pays des Grands Lacs (CEPGL). Le territoire de Kabare abrite aussi l’usine de la REGIDESO de Murhundu. C’est cette usine qui permet d’alimenter toute la ville de Bukavu en eau potable.
- Du point de vue scientifique: le Territoire de Kabare est doté de deux centres de recherche nationaux, à savoir : l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agricole (INERA-MULUNGU) et le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN -LWIRO). A ces deux centres nationaux, il faut ajouter l’Institut International de l’Agriculture Tropicale (IITA) à Kalambo. Ce dernier abrite un bâtiment de sciences, un laboratoire biotechnique, un centre d’exhibition, un centre de fabrication des équipements destinés au centre de transformation du manioc et de nutrition. Ce centre vise la recherche des solutions rationnelles et efficaces face aux nombreux défis auxquels les agriculteurs sont confrontés en Afrique subsaharienne notamment dans la culture du manioc, des ignames, des bananes et du soja.
- Richesse du sous-sol : Le sous-sol est constitué dans les montagnes par des pierres à moellon et des pierres plates à Mangozo dans le groupement de Bugorhe dans la chefferie de Kabare développant une activité importante des matériaux de construction. Dans la chefferie de Nindja, on trouve la carrière de Lukoma où est extrait le coltan et la cassitérite dans les groupements de Irhegabaronyi et de Luhago. Il y aurait aussi la présence de l’Or dans le sous-sol vers la partie Nord du territoire mais jusqu’à ce jour aucune prospection réelle n’a encore été faite pour certifier officiellement l’existence de ce minerais.
Données culturelles
La population habitant le Territoire de Kabare est composée majoritairement de la tribu « SHI » pour les deux chefferies et une minorité de la tribu « Batembo » dans la chefferie de Nindja et une poignée des pygmées au Nord de la Chefferie de Kabare dans les groupements de Mudaka, Miti, Bugorhe et Irhambi.
Les principaux clans qu’on y rencontre sont les Banyamocha constitués des princes et des dirigeants. Les autres clans sont entre autres les Balinja, les Banyintu, les Basheke, les Bashaza, etc.
Les caractéristiques culturelles sont les suivantes :
- Le pouvoir traditionnel est détenu par le « Mwami ».
- Le patriarcat est le système de parenté sur toute l’étendu du Territoire.
- Pour qu’il y ait mariage entre un garçon et une fille, la famille du garçon doit donner la dot à la famille de la fille. La dot se discute toujours en termes de vache mais il arrive de fois qu’elle soit convertie en monnaie fiduciaire (en dollars américain le plus souvent) et cela, après accord avec la famille de la jeune épouse.
Presque tous les habitants pratiquent l’agriculture et l’élevage. Quant à la pêche, elle est pratiquée surtout par les habitants de 5 groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu.
Langues parlées dans ce territoire
- Le Mashi
- Le swahili
- Le Kitembo
Le Mashi est parlé par les Shi et par une poignée des pygmées habitant le Territoire. Le Kitembo est parlé par une minorité de la population, celle de la tribu de Batembo venue du territoire voisin de Kalehe. Quant à la langue Swahili, elle est parlée par presque toute la population entière.
Principales activités
Les principales activités sont les suivantes :
- Agriculture
- L’élevage de bœufs, porcs, chèvres, volailles et abeilles
- Le petit et grand commerce
- La pêche
- Les travaux de carrières
L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendu du territoire. L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on peut compter environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60 marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou Centres d’adaptation et de production des semences améliorées dont chacune des superficies variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le CM Lwami qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de 2013 les semences de haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha ont été emblavés. Les autres problèmes auxquels font face les maraichers en particulier et tous les agriculteurs en général c’est le manque de débouchés pour les récoltes, les manques des produits phytosanitaires et les matériels aratoires/drainage.
Quant à l’élevage, il est pratiqué dans différents coins du territoire. Notons, cependant, que sur les 52 pâturages communautaires qui existaient dans le temps, la plupart sont déjà spoliés et transformés en champs et parcelles résidentielles. Les quelques pâturages naturels qui restent sont situés dans les montagnes pastorales dénommées Lulamboluli et Kajeje en groupement de Bushwira et Mudaka et c’est là où se pratiquent encore l’élevage extensif des bovins, caprins et ovins. Toutefois, on peut compter 34 fermes dans le territoire de Kabare dans le Bloc Kalubwe- extension MulumeMunene et chefferie de Nindja.
Pour ce qui est du petit et grand commerce, il s’agit principalement de la vente en gros et en détails des produits agricoles, produits manufacturés (le lait en poudre, le sucre, savons, eau minérale, etc.), de la vente des médicaments (pharmacie), ventes des matériaux de construction (quincaillerie) et la vente des produits Bralima et autres boissons. Le commerce est surtout développé dans la partie nord (Mudaka, Miti, Kavumu et Katana) mais également vers le Sud (Mumosho et Nyatendde).
La pêche n’est pas très développée mais se déroule dans certains groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu et la rivière Ruzizi.
L’exploitation des pierres est concentrée dans le groupement de Bugorhe à Mangonzo où sont extraites les pierres à moellon et des pierres plates.
Notons également que d’autres activités occupent une bonne partie de la population. Il s’agit du secteur d’Hôtellerie, de restaurant, de menuiserie, de scierie et bûcheron, de couturier, briqueterie, etc.
Situation économique
Taux de change flottant appliqué au 5 novembre 2015 | |
Vendeur : 1$ = 920 FC | Acheteur : 1$ = 950 FC |
Nombre d’opérateurs économiques | Donnée non disponible |
Principaux opérateurs économiques
- CENTRE DE NEGOCE DE MUDAKA
- CENTRE DE NEGOCE DE MIT
- GREAT LAKE PLANTATIONS SPRL
- MUKA KIVU FRUITS Ets.
- PLANTATION KAKONDO
Principales activités des opérateurs économiques
En ne s’en tenant qu’aux informations données par la FEC, les principaux opérateurs œuvrant dans le Territoire de Kabare sont les suivants :
- CENTRE DE NEGOCE DE MUDAKA :
Chef d’entreprise : BOYINGE RAMAZANI
Activités : Commerce général
Siège social : MUDAKA / KABARE
- CENTRE DE NEGOCE DE MITI :
Chef d’entreprise : Emmanuel MASHAURI KABOYI
Activités : Commerce général
Siège social : MITI / KABARE
Succursales : Mululu, Kafurumaye
- GREAT LAKE PLANTATIONS SPRL
Chef d’entreprise : JAYDEEP H. SHAH
Activités : Agriculture
- MUKA KIVU FRUITS Ets.
Chef d’entreprise : MUSEGE KADAHANWA Eleuthère
Activités : Agroalimentaire, Elevage, production des semences, de jus desfruits et confitures.
Siège social : Mushuva route Birava 21 km / Kabare
Succursales : Bukavu, Goma
- PLANTATION KAKONDO
Chef d’entreprise : KACHUNGUNU SAFARI Aimé
Activités : Exploitation agricole & exportation, Commerce général.
Siège social : Av. Hippodrome n°06 IBANDA – BUKAVU
Il faut noter ici que le service de PMEA, de l’Industrie, de l’Economie n’ont pas été capable de donner des informations claires concernant les opérateurs économiques œuvrant dans le Territoire de Kabare. Seuls quelques opérateurs sont affiliés à la FEC, d’où la difficulté de trouver un nombre réel des opérateurs.
Principales activités des PME/PMI
Grandes entreprises locales
D’après le service de l’économie, les grandes entreprises locales sont les suivantes :
- La Cimenterie de KATANA
- Minéral HONGO
- Usine de thé MBAYO
- Usine de thé KAKONDO
- Usine à Chaux ZIRANGA
- Usine à Chaux MUDOGO
- Savonnerie FOMULAC
- Briqueterie CHIZENGA
Briqueterie de Kabamba
Principaux produits agricoles
Principaux produits non agricoles
Principales sources d’énergie
- Le bois de chauffage et la braise,
- Le pétrole,
- L’électricité,
- Groupes électrogènes,
- Panneau solaire
A Kabare c’est plus le bois de chauffage et les braises qui sont utilisés comme source d’énergie. Principalement pour la cuisson des aliments mais également dans la fabrication de certains produits tels que les briques, le savon, etc. une bonne partie de la population utilise également le pétrole surtout pour l’éclairage. Une minorité de la population a accès au courant électrique. En cas de disponibilité d’électricité, certaines activités seraient envisageables telles que les moulins et les minoteries pour le manioc et le maïs, développement des usines de transformation de certains produits agricoles industriel comme le thé et le café, développement des activités liées à la technologie telles que le secrétariat public, cyber café, la ventes des outils informatiques, etc.
Pour pallier au manque de cette énergie, certains ménages, bureaux quelques institutions font recours aux groupes électrogènes et aux panneaux solaires. Les hôpitaux réhabilités par exemple utilisent l’énergie solaire surtout pour l’éclairage.
Situation sanitaire
Nombre d’hôpitaux | 10 |
Nombre de centre de santé | 62 |
Le territoire de Kabare a 4 zones de santé (Zs Kabare, Zs Nyantende, Zs Miti-Murhesa et Zs Katana) avec 10 hôpitaux, 62 CS, 45 médecins et 417 infirmiers.
La ZS de KABARE disposait jusqu’en fin janvier de deux hôpitaux dont l’HGR de Mukongola et un hôpital privé. L’HGR a une capacité d’accueil de plus ou moins 130 lits avec un taux d’occupation d’environ 40 à 50%. La ZC compte également 16 centres de santé. La distance moyenne entre ces infrastructures et les domiciles des patients est d’environ 5km. Le personnel soignant de la zone de santé est composé de 8 médecins et 68 infirmiers. L’Hôpital Général de Référence de Mukongola est vieux et nécessite une réhabilitation. Rappelons qu’il a été construit vers les années 1950 avant l’indépendance. Deux sur les 16 centres de santé sont en bon état, 3 sont à réhabiliter et le reste est à construire. Dans cette zone, il y a un problème de disponibilité des médicaments. Le taux de disponibilité de médicament variait entre 60 et 70% en 2014. Mais depuis la cessation du partenariat entre la Zone et l’IRC qui œuvrait dans ce domaine, le taux de disponibilité a sensiblement baissé. Toutefois, signalons que c’est par l’autofinancement que l’HGR et les CS parviennent à s’approvisionner pour certains médicaments. Les médicaments tel que le paracétamol sont dans l’ensemble accessibles à la population car avec 500fc, c’est facile de se procurer 40 comprimés. C’est plutôt l’hospitalisation qui est couteuse par rapport au pouvoir d’achat de la population.
La zone de santé de Nyantende a deux hôpitaux et 10 centres de santé. la distance entre ces infrastructures et le domicile des patients est d’environ 4 km. L’HGR est en bon état sauf qu’il faut construire des couloirs pour relier les différents services. Pour les centres de santé, ils sont en bon état sauf quatre CS en mauvais état. Il s’agit du CS de Chiragabwa qui est locataire dans un bâtiment en planche délabré, le CS d’Ihemba fissuré, le CS de Buhozi qui est trop petit et le CS de Mudusa qui est inachevé. La ZS de Nyantende a une capacité d’accueil de 150 lits dont 124 lits montés. Les services qui sont organisés sont bons en général et les médicaments essentiels génériques sont disponibles pour l’HGR. Pour les CS, les médicaments sont aussi disponibles mais les CS éprouvent un sérieux problème pour recycler les stocks, ce qui occasionne la rupture de stock des temps en temps. Le ravitaillement des médicaments se fait par autofinancement. Le cout de soin n’est pas très élevé car le cout forfaitaire (comprenant la consultation, les médicaments et le contrôle) est élevé à 2500fc pour un adulte et à 1000fc pour un enfant. Cependant, c’est l’hospitalisation qui est trop chère par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé de 8 médecins et 54 infirmiers qui traitent des cas de maladie à caractère général et réfèrent les soins spécifiques à l’hôpital provincial.
La ZS de Miti-Murhesa compte 5 hôpitaux dont 1 HGR à Murhesa avec 100 lits montés, un centre hospitalier à KAVUMU avec 102 lits, une Polyclinique appelée Musamariya avec 15 lits, un hôpital pédiatrique à Lwiro avec 27 lits ; ce qui donne un total de 244 lits dans toute la zone de santé. La ZS compte également 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et le domicile des malades est de 5km. Les services offerts sont bons en général (la dernière évaluation de la qualité faite par AAP dans la ZS donnait une moyenne de 70% pour les structures sanitaires de la zone de santé). Cependant, signalons que le centre hospitalier de Kavumu et la Polyclinique ne parviennent plus à contenir tous les malades venant pour l’hospitalisation. Pour l’Hôpital Général de Référence et l’Hôpital pédiatrique, les taux d’occupation sont respectivement de 70% et 40%. L’état des infrastructures est tel que 5 structures (CS) sont non adéquates et donc à construire (construits en bois), 13 CS sont construit en dur mais pas dans la norme et ça demande une forte réhabilitation, le Centre Hospitalier nécessite également une grande réhabilitation. Le taux de disponibilité est tel que sur 100 jours successifs, il s’observe 40 jours de rupture de médicament ; d’où le taux moyen de 60%. Signalons, toutefois, que le ravitaillement se fait généralement par autofinancement pour les structures privées et pour les structures publiques c’est aussi l’autofinancement et l’IHP+ qui intervient dans le ravitaillement. Disons que le coût en général pour toutes ces structures est assez élevé par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé de 20 médecins et 173 infirmiers
La ZS de Katana a deux hôpitaux et 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et les domiciles des patients est de 5km. Trois structures sanitaires sont en mauvais états dont deux centres de santé et l’HGR de Katana. Ce dernier est en très mauvais état, déjà vétuste car construit en 1930, il a subi des fissures lors du dernier tremblement de terre et nécessite la reconstruction. Cet état a réduit sensiblement la capacité d’accueil de cette structure qui jadis était de 720 lits avec la clinique. Actuellement, la clinique ne fonctionnant plus (transformée en maison de passage), cette capacité est réduite à 300 lits avec 254 lits montés y compris le bloc maternité. Le centre hospitalier quant à lui a une capacité de 50 lits. Le personnel soignant pour ces structures est composé de 9 médecins et 122 infirmiers. Il faut noter qu’il n’existe pas de médecins pour les soins spécifiques. Les coûts sont chers par rapport au pouvoir d’achat de la population car le forfait d’hospitalisation pour le cas de paludisme est de 30000fc. Toutefois, les calmants sont plus accessibles car avec 100fc on peut se procurer 10 comprimés. Le gros du lot des médicaments est ravitaillé grâce aux fonds propres des structures sanitaires. Cependant, il y a certaines organisations qui interviennent dans l’approvisionnement des médicaments. Il s’agit par exemple de l’AAP (l’Agence d’Achat des Performances).
Maladies les plus récurrentes
- Le paludisme (malaria),
- Les infections respiratoires (pneumonie),
- Les diarrhées,
- Gastrites,
- Les infections sexuellement transmissibles.
Ces maladies citées ci-dessus sont celles qui atteignent le plus souvent la population habitant le territoire de Kabare. Par ailleurs, soulignons que les maladies qui tuent de plus sont l’anémie, le VIH-Sida, la méningite et le diabète. Ajoutons à la liste les épidémies de cholera et du paludisme mais également la malnutrition.
Education
Enseignement primaire et secondaire
Ecoles primaires | 0 |
Ecoles secondaires | Donnée non disponible |
Enseignement supérieur et universitaire
Universités | 1 |
Instituts supérieurs | 3 |
- L’ISTD-MULUNGU : c’est l’institut Supérieur de Technique de Développement
Cet institut a deux filières :
- Gestion et administration des projets
- Gestion de l’environnement
Le corps enseignant est composé de 44 personnes parmi lesquelles on retrouve :
- 2 Professeurs
- 23 Assistants
- 15 chefs de travaux
- 4 chargés de pratique professionnel.
Pour cette année académique, 394 étudiants sont inscrits dont 41 filles.
- L’ISTM KABARE : l’Institut Supérieur de Technique Médical
L’ISTM se trouve dans la localité appelé CIRENDO. Trois filières sont organisées dans cette institution. Il s’agit de :
- Les Sciences infirmières avec deux orientations (Hospitalisation et Accouchement).
- La Santé Publique avec comme orientation la Gestion des Infrastructures de santé.
- La Nutrition et Diététique.
Le corps enseignant est composé de 50 personnes regroupées comme suit :
- 5 Professeurs dont 2 à temps plein et 3 à temps partiel.
- 18 Chefs de travaux dont 6 à temps plein et 12 à temps partiel.
- 25 Assistants dont 13 à temps plein et 12 à temps partiel. Parmi ceux qui sont à temps plein, 8 sont les assistants de deuxième mandat et 7 du premier mandat.
Pour cette année académique, cet institut supérieur a en son sein 121 étudiants dont 59 filles. Ils travaillent dans 5 salles dont deux appartiennent à l’HGR de Mukongola. Signalons que les 3 salles ont été construites grâce au fond du gouvernement central. Sur fond propre de l’institution, il a été construit 10 bureaux et une salle des professeurs.
- L’ISEAV : Institut Supérieur d’Etude Agronomique et Vétérinaire
Cet Institut organise deux filières : l’Agronomie générale et la science vétérinaire.
Le personnel enseignant est composé comme suit :
- 5 Professeurs, tous à temps plein.
- 6 Chefs de Travaux dont un est à temps plein et 5 à temps partiel.
- 20 Assistants dont 12 à temps plein et 8 à temps partiel.
- L’institut a aussi deux CPP (Chargé de la Pratique Professionnelle).
Pour ces deux filières, 93 étudiants sont inscrits pour cette année académique. Parmi les 93 étudiants, il faut noter qu’il n’y a que 5 filles.
- Université du Cinquantenaire
L’université du cinquantenaire organise 4 filières que voici :
- Ingénieur avec 4 départements : le génie civil, le génie informatique, la métallurgie et mine et le pétrole et gaz.
- Sciences de l’environnement avec comme département l’environnement
- Médecin vétérinaire
- Ecole de criminologie avec 3 départements : Sécurité intérieure, Criminologie économique et environnementale et Paix et gestion de conflit.
Le corps enseignant est composé comme suit :
- 39 Professeurs dont 9 permanents et 30 à temps partiel
- 18 Chefs de travaux
- 28 Assistants.
Pour cette année académique, 450 étudiants sont inscrit dont 437 garçons et 13 filles uniquement. Cependant, signalons que suite aux troubles qu’a connus l’université, le nombre d’étudiant inscrit au début de l’année académique a sensiblement baissé. Signalons également que de tous les départements cités ci-haut, seuls certains départements fonctionnent normalement. Il y a donc des départements qui n’ont aucun étudiant jusqu’à ce jour.
A ces quatre institutions présentées, ajoutons également le campus de l’Université Catholique de Bukavu au site de Kalambo où certaines promotions fonctionnent. Pour cette année académique, l’UCB organise à ce site les séances d’enseignement pour les promotions de deuxième et troisième graduat, première et deuxième licence des facultés d’économie et gestion, droit, agronomie et informatique. Aucune promotion de premier graduat n’étudient sur ce site (les enseignements pour ces promotions de premières années s’organisent à Bukavu) et les bureaux centraux de l’Université se trouvent également à Bukavu ; et c’est là où toutes les inscriptions des étudiants se font.
ONG et projets
Nombre d’ONG | 27 |
Principales activités
- Protection et conservation de l’environnement
- Agriculture et élevage
- Santé, éducation et renforcement de capacité
- Humanitaires
- Sécurisation foncière et Résolution des conflits
Pour les activités liées à la protection et conservation de l’environnement, nous avons l’ONG FFI (Foner Florer International), GIZ, COPERA et WSS. Pour l’agriculture et l’élevage, nous avons ASOP, IADL, le PNUD, IFDC, Action Aid. Pour la santé, nous avons AAP, IRC, ARC (American Refugee Committee). Pour l’éducation, il y a UNICEF, Action Aid et IRC. Pour le renforcement des capacités, nous avons AAP. Pour les activités humanitaires, nous avons ARC, Oxfam Grande Bretagne et PAM. Pour la sécurisation foncière, nous avons IFDP et pour la résolution des conflits, nous avons le NRC.
Signalons que ces ONG’s exercent leurs activités surtout dans la chefferie de Kabare. Par ailleurs, selon le service de développement du territoire, le nombre d’associations locales s’élève autour de 47 sur toute l’étendue du territoire.
Accessibilité et tourisme
Accessibilité du territoire
Routes | Oui |
Voies aériennes | Oui |
Biefs navigables | Oui |
Train | Non |
Route :
Il est possible d’atteindre le Territoire de Kabare par plusieurs routes dont 3 routes nationales. La RN2 permet d’accéder au territoire à partir de la Ville de Bukavu et de sortir du territoire en allant vers le territoire de Kalehe. Une partie de cette route est asphaltée (tronçon Bukavu-Kavumu) et celle-ci est en bon état. Une autre partie est en terre (tronçon Kharale jusqu’au pont Cidodobo à la frontière avec le territoire de Walungu) et celle-ci est également en bon état. Cette route nationale relie donc aussi le territoire de Kabare au territoire de Walungu. La RN3 relie le territoire de Kabare à la province du Nord Kivu passant par Parc National de Kahuzi-Biega. La RN5 permet d’atteindre le territoire de Kabare vers la partie sud à partir de Bukavu vers Kasihe et arrive à relier le territoire de Kabare au Territoire de Walungu (à Nyangezi). On peut aussi atteindre le territoire de Kabare (le centre du territoire) depuis Bukavu via une route en terre dont l’état n’est pas bon.
En somme, les routes sont praticables. Cependant, quand il pleut certaines routes deviennent impraticables pendant des longues heures. C’est le cas de la route en terre reliant la ville de Bukavu à la chefferie de Nindja passant par le centre du territoire de Kabare et la chefferie de Kabare. La route n’est pas du tout coupée mais nécessite un asphaltage surtout qu’elle est d’un grand intérêt provincial surtout dans le domaine agricole. Il faut noter que cette route permet d’atteindre depuis Bukavu plusieurs endroits dont le centre du territoire de Kabare, plusieurs plantations, fermes et marrais, la chefferie de Nindja et même le territoire de Shabunda.
Biefs navigables :
On peut entrer dans le territoire de Kabare par deux voies : par la voie maritime via le lac Kivu et par la rivière via la Rivière Ruzizi. Bien qu’il n’existe pas vraiment des mouvements considérables pour cette voie entrainant l’inexistence des ports, signalons, tout de même qu’il est possible d’accoster facilement avec des boat à Birava, Ishungu, Lungendo et Luhihi. Souvent c’est vers ces cotes que passent les produits agricoles de ces groupements via des boat lorsqu’ils sont acheminés sur le marché à Bukavu. C’est toujours via les boat que se font des échanges commerciaux bien qu’en petit nombre entre ces groupements et le territoire d’Idjwi.
Aéroport :
Le territoire de Kabare dispose d’une piste d’atterrissage à Kavumu. Cette piste est à certains endroits en moyen état et à d’autres endroits en mauvais état. Signalons, toutefois, que les différents vols sur cet aéroport concernent plus le mouvement des personnes et des biens en provenance de la ville de Bukavu. Cet aéroport est à réhabiliter et à moderniser.
Réseaux de communication
Africel | Non |
Airtel | Non |
Orange | Non |
Tigo | Non |
Vodacom | Non |
Attraits touristiques
Parcs | Non |
Jardins botaniques | Non |
Jardin zoologiques | Non |
Chutes d’eaux | Non |
Sites touristiques | Non |
Sites sacrés | Non |
Situation sécuritaire
La situation sécuritaire est généralement calme dans tout le territoire. Toutefois, quelques points d’insécurités sont à signaler :
A Kabare (vers le Nord à BUSHWIRA), il y a perturbation de l’ordre public par des conflits et quelques cas de justice populaire. Ces faits malheureux sont causés par les activités d’une femme appelée « MAMAN MUJAKAZI » du nom de MAPENDO M’ZIGABE. Cette dernière prétendrait avoir le don de prophétie dont parfois le contenu serait catalyseur des conflits entre différentes personnes et communautés locales. Le bureau du territoire en charge des questions administratives et sécurités confirme le fait que la « MAMAN MUJAKAZI » avait fait l’objet d’une arrestation afin de remettre de l’ordre dans cette contrée mais malheureusement elle a encore été relâchée ; situation qui crée et risque d’engendrer de plus en plus des conflits.
A Nindja, précisément dans le groupement d’Iregabarhonyi, il y a la présence d’un groupe armé connu sous le nom de Raiya Mutomboki qui occupe des sites minièrs ou des zones proches. Le plus grand problème dans cette partie du territoire c’est aussi le conflit qui oppose deux fils du Mwami Nanindja se réclamant chacun héritier du trône laissé par leur défunt père depuis plusieurs mois déjà. Malgré la notification qu’aurait reçu l’aîné de la part des autorités, le conflit entre ce dernier et son frère ne cesse de ravager la chefferie de Nindja au point de rendre aujourd’hui inaccessible cette partie du territoire. Notons qu’il arrive de fois qu’une partie de la population (se réclamant partisan de l’un des frères) attaque l’autre camp avec des armes blanches et vice versa.
Il faut signaler aussi les cas de vol et pillage de certains lieux stratégiques tels que les hôpitaux et centre de santé. Depuis le début de l’année 2016, environ 5 installations sanitaires ont déjà été victime de cas de vol nocturne par des hommes à main armée.
Opportunités de développement
Les secteurs clés porteurs d’opportunité de développement dans le territoire de Kabare sont les suivants :
- L’agriculture et l’élevage
Le territoire de Kabare a des potentialités énormes dans ces deux secteurs. Dans le domaine de l’agriculture, il est à noter l’existence des plantations et des marrais, des espaces propices où plusieurs cultures peuvent être plantées. Seulement, il faut signaler que la plupart des espaces appartient déjà aux privés d’où il faut une parfaite collaboration avec les privés pour le relancer ce secteur. Dans le domaine de l’élevage, la trentaine des fermes qui existent peuvent faciliter l’éclosion des activités d’élevage dans cette contré. La réhabilitation des pâturages qui existaient dans le temps peuvent aussi contribuer à cette éclosion. Il est important de mentionner qu’il existe un projet pour relancer la laiterie du BUSHI qui jadis permettait la production du lait pour toute la région. Mais ce projet n’a jamais abouti pourtant il aurait reçu un financement de la Banque Africaine de Développement. Disons que cette unité de production peut relancer non seulement l’économie du territoire et de la province mais aussi de toute la République si on tient compte des différents dérivés qu’offre le lait et que jusque là la région ne cesse d’importer dans des zones voisines. Par là il faut noter le beurre, le fromage, les crèmes, etc. C’est un secteur intéressant du point de vue social et économique car source des grands revenus pour les investisseurs à voir la demande pour ce produit dans la zone.
- Le transport
Dans le domaine du transport, nous voyons la modernisation de l’aéroport de Kavumu. Pour voyager à l’Est de la République (les entrées et les sorties), des milliers de personnes empruntent les moyens de transport des pays voisins; ce qui occasionne des manques à gagner énormes pour le pays. La réhabilitation et la modernisation de cet aéroport serait donc un investissement rentable pour le territoire, pour la province et pour le pays.
- Le tourisme
Avec le Parc National de Kahuzi-Biega seulement, le territoire de Kabare peut développer le tourisme. Mais il n’y a pas que ce parc, plusieurs autres sites (chutes d’eau et les sites touristiques) peuvent contribuer au développement de ce secteur dans ce territoire si jamais les installations (y compris les routes) sont réhabilitées, modernisées et bien entretenues.
- L’immobilier
Le secteur immobilier fait allusion à la disponibilité des certains matériaux tels que les moellons, les briques, le ciment, la chaux, etc. Un investisseur qui choisirait ce secteur n’éprouverait pas sans doute de difficultés pour acheter ces matières qui disons-le sont indispensables pour toute construction.
Ajoutons à ces quatre secteurs, le secteur minier (coltan et cassitérite vers la Chefferie de Nindja) qui peut relancer l’économie du territoire de Kabare.